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Mohammed VI à Madrid pour témoigner du "combat commun" du Maroc et de l'Espagne

Le roi Mohammed VI assiste vendredi à Madrid aux cérémonies de commémoration des attentats du 11 mars 2004, pour illustrer "le combat commun" contre le terrorisme dans lequel sont engagés le Maroc et l'Espagne.

Déjà représenté au sommet antiterroriste de Madrid par le prince Moulay Rachid et par le patron des services de sécurité, le général Hamidou Laânigri, le Maroc, pays d'où sont originaires la majorité des suspects des attentats du 11 mars, est lui-même engagé dans une lutte féroce contre les réseaux islamistes après les attentats-suicide de Casablanca (45 morts, le 16 mai 2003), souligne-t-on de sources officielles à Rabat.

"La présence de Sa majesté à Madrid est l'illustration d'un combat commun contre le terrorisme" a déclaré jeudi à l'Associated Press, Tayeb Fassi-Fihri, ministre-délégué aux Affaires étrangères.

En janvier, dans les colonnes du quotidien espagnol "El Pais", Mohammed VI avait souligné "le coup dur moral" qu'avait représenté pour lui la nationalité marocaine de la majorité des suspects du 11 mars. Le souverain avait par ailleurs loué "la sagesse avec laquelle la société espagnole avait réagi" à l'implication de ressortissants marocains.

"Au-delà des mots et des symboles, il y a une solidarité agissante du Maroc avec l'Espagne en termes de coopération sécuritaire", précise une source gouvernementale marocaine ayant requis l'anonymat.

Dès le 12 mars, alors que l'Espagne se réveillait en état de choc dans un contexte électoral très incertain, les services de sécurité marocains disaient à l'Associated Press avoir envoyé "de puissants signaux" à leurs homologues espagnols sur l'infiltration de réseaux affiliés à Al Qaïda. Parmi ces signaux, les soupçons portant sur Djamel Zougam, un des premiers suspects dont l'interpellation en Espagne avait invalidé la piste de l'ETA, soutenue au départ par le gouvernement de José Maria Aznar.

"Nous n'avons malheureusement pas été écoutés pour des raisons de défiance politique" avait déploré dès le 16 mars un haut responsable marocain en soulignant "le dialogue difficile" avec l'équipe Aznar.

Ce même responsable explique ainsi "la campagne calomnieuse" menée par le Parti Populaire d'Aznar pour tenter, par médias interposés dont le quotidien conservateur "El Mundo", de suggérer "une implication" des services marocains dans les attentats.

Depuis l'arrivée au pouvoir du socialiste José Luis Zapatero, qui a réservé au Maroc sa première visite officielle à l'étranger, le réchauffement diplomatique entre les deux royaumes est tangible "même si la coopération entre les services secrets n'a jamais été rompue", rappelle cette source.

Le Maroc, dans le sillage du démantèlement des filières salafistes impliquées dans les attentats de Casablanca, a multiplié les arrestations après le 11 mars.

"Le lien entre les attentats de Casablanca et ceux de Madrid ne fait quasiment plus aucun doute", estime une source anti-terroriste marocaine pointant la responsabilité d'Al Qaïda et de l'une de ses antennes euro-maghrébines, le Groupe islamiste combattant marocain (GICM).

En dépit de nombreuses interpellations (quelque 5.000 suspects islamistes interrogés depuis mai 2003, plus d'un millier condamnés) et le démantèlement d'une vingtaine de cellules salafistes, deux fugitifs continuent de mobiliser les services marocains, en étroite collaboration avec Madrid, Paris et Washington: Abdelkrim Mejjati, un Franco-marocain de 37 ans, qui a effectué plusieurs séjours aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite entre 1997 et 2000 et le Marocain Saad el Housseini. Housseini, dont on ignore s'il est encore vivant, est réputé proche des combattants islamistes opérant en Tchétchénie.

Source : Associated Press

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