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"Années de plomb": des ONG critiquent les auditions publiques de victimes

Les auditions publiques de victimes des "années de plomb", qui sont organisées au Maroc pour "tourner la page" du passé, ont été critiquées lundi à Rabat par des ONG qui craignent notamment qu'elles ne permettent pas de dévoiler la vérité sur les disparus.

Ces témoignages sont présentés depuis le 21 décembre sous l'égide de l'Instance Equité et réconciliation (IER, publique), dans plusieurs villes du royaume, illustrant les violations graves des droits de l'Homme commises lors des "années de plomb" (1960-1990), et jusqu'en 1999.

"La méthode adoptée par l'IER, concernant les disparus dont le sort est resté indéterminé", risque de ne "pas aboutir à des résultats concretset de ne pas dévoiler la vérité", ont notamment estimé, dans un communiqué commun, l'Association marocaine des droits humains (AMDH), l'Organisation marocaine des droits de l'Homme et le Forum vérité et justice (FVJ), principales ONG des droits de l'Homme dans le royaume.

"Les auditions publiques des victimes ne sont plus retransmises par la télévision, ce qui constitue un recul", ajoutent les trois ONG qui déplorent "le manque de rencontres thématiques parallèles aux auditions publiques" des victimes.

Seules les premières auditions d'anciens détenus politiques, celles organisées à Rabat les 21 et 22 décembre dernier, avaient été retransmises en direct par la télévision officielle.

D'autres séances ont été tenues à Figuig (est), Errachidia (sud-est) et à Khénifra (centre), marquant la volonté officielle de faire passer le message de la "page tournée" dans tout le royaume.

Dans leur communiqué commun, les trois associations ont également regretté que "le problème des corps des personnes disparues décédées dans les centres (secrets de détention) de Tazmamart, Agdz et Kalaât Mgouna (sud) n'ait pas été tranché".

Des familles de disparus continuent de réclamer la restitution des corps de leurs proches, si leur décès était confirmé, ou une information sur leur sort dans l'hypothèse où ils seraient encore en vie.

Les trois ONG soulignent leur disposition à tourner la page du passé, mais "selon des critères juridiques propres et selon des règles de justice et d'équité". Elles appellent les "acteurs sociaux" à "préparer les conditions d'une rupture avec le passé pour fonder la société citoyenne et l'Etat de droit".

Source : AFP

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