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Paris : Conférence de Nabil Benabdellah sur les jeunes et la politique au Maroc

Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdellah, a souligné qu'"Il y a lieu de réfléchir sérieusement sur la façon de réconcilier les Marocains avec leur politique".

Intervenant lors d'une conférence organisée vendredi soir dans une grande école de management parisienne, sous le thème "Les jeunes et la politique au Maroc : entre désaffection et désenchantement", M. Benabdellah a signalé que la désaffection des jeunes à l'égard de la chose politique n'est pas une situation propre au Maroc, faisant remarquer que dans tous les processus électoraux dans les pays démocratiques, les taux de participation ne sont pas florissants.

Le ministre a relevé que, paradoxalement, une grande désaffection des jeunes à l'égard de la chose politique a été enregistrée au moment où le Maroc s'est engagé résolument sur la voie de l'ouverture, des réformes dans tous les domaines et du respect des droits de l'Homme et de la liberté d'expression.
Evoquant la situation au Maroc dans les années 60 et 70 où les jeunes étaient très impliqués dans la chose politique et où un seul mot ou une seule idée suffisaient à mobiliser les foules, M. Benabdellah a indiqué que ce n'est pas le cas aujourd'hui et que les partis politiques se doivent d'adopter de nouvelles formes d'action pour réconcilier les Marocains avec leur politique.

Il a plaidé, à cet égard pour des partis politiques permettant aux jeunes d'assumer pleinement leurs responsabilités.

"Il faut démocratiser encore plus les partis politiques marocains, les ouvrir et faire en sorte qu'ils optent pour de nouvelles méthodes d'action basées sur plus de communication, plus d'ouverture, plus d'association des jeunes", a-t-il dit.
Après avoir rappelé l'adoption par feu SM Hassan II et par SM le Roi Mohammed VI d'une voie de réformes et d'ouverture et d'un véritable processus de démocratisation du pays, M. Benabdellah a signalé que les partis politiques marocains n'ont pas saisi qu'il s'agissait de passer de structures fermées et introverties à des structures complètement extraverties et ouvertes sur la majorité du peuple marocain.

Il a souligné, par ailleurs, que la construction démocratique au Maroc ne peut se concevoir en l'absence de partis politiques, ajoutant que malgré les critiques qui leur sont faites en matière d'encadrement des citoyens, les formations politiques ont enregistré plusieurs réalisations, notamment dans les domaines des réformes initiées, de la démocratisation du pays, du respect des droits de l'Homme, de la réforme du code de la famille et de la réconciliation nationale.

M. Benabdelah a expliqué que la loi sur les partis politiques, qui est une manière de tracer un cadre institutionnel, ne va pas régler le problème de la désaffection et du désenchantement des jeunes vis-à-vis de la chose politique.
"Le politique est un ensemble qui obéit à des règles endogènes et exogènes en fonction du développement social et des pressions qui s'exercent dans une société", a-t-il dit, ajoutant que cette loi a pour objectif d'encourager des regroupements qui soient plus crédibles.

Les principaux changements, par contre, doivent s'opérer à l'intérieur des partis politiques, dans la société elle-même et par une participation accrue des différentes composantes de la société marocaine à la vie politique, a affirmé le ministre.

Le gouvernement a introduit cette loi pour aider à la prise de mesures favorisant le renouvellement des élites et une participation féminine plus importante, a-t-il relevé, faisant remarquer que partout où les femmes ont assumé des responsabilités, elles ont fait montre de compétence et de honnêteté.
"Nous allons dans le sens de l'établissement de quotas au sein des partis politiques qui concernent aussi bien la jeunesse que les femmes afin d'assurer ce renouvellement des élites et une plus grande participation de la femme à la chose politique", a souligné M. Benabdellah.

Le ministre a rappelé, d'autre part, que l'une des grandes réalisations enregistrée au Maroc est l'ouverture et la libéralisation de l'espace audiovisuel, avec possibilité pour tout Marocain et étranger de créer des stations radio ou des chaînes de télévision. "Cette action aura des incidences majeures sur les mentalités, sur les valeurs culturelles et accélérera fortement le processus de mutation que vit le Royaume", a-t-il indiqué.

Il a annoncé, dans ce même cadre, que le Maroc va aller dans un sens tridimensionnel par le renforcement et la démocratisation du code de la presse actuel avec la suppression de toutes les peines privatives de liberté, la création d'un Conseil national de la presse qui permettrait de mieux organiser la profession, et l'élaboration d'un contrat- programme qui sera signé prochainement avec la Fédération Marocaine des Editeurs de Presse.

Source : MAP

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