Le Front Polisario demande à l'Espagne d'user de son influence sur le Maroc

"Il ne faut pas laisser passer l'occasion de la visite de Votre Majesté au royaume du Maroc pour, d'une manière directe ou indirecte, mettre fin à la profonde blessure dont souffre le peuple sahraoui", a estimé le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz dans une lettre au roi Juan Carlos, dont une copie a été transmise mardi à l'AFP.

"L'Espagne doit jouer un rôle positif pour l'instauration de la paix et de la justice dans le Maghreb arabe, partenaire géostratrégique de l'Europe méditerraéenne", a ajouté M. Abdelaziz.

Le chef du Polisario a souligné que "le développement démocratique et économique du Maghreb ne peut se réaliser sans la reconnaissance totale du droit des peuples à choisir leurs dirigeants".

M. Abdelaziz a, de nouveau, affirmé que "la responsabilité partagée du drame du Sahara occcidental incombe au Maroc et à l'Espagne".

Il avait déjà accusé le gouvernement de José Luis Zapatero d'encourager le Maroc dans son rejet du référendum d'autodétermination, lors d'un entretien le 20 décembre au quotidien algérien Liberté.

Le gouvernement socialiste de M. Zapatero a infléchi la position de l'Espagne sur le Sahara occidental. Il a cessé, au grand dam du Polisario et de l'Algérie, de réclamer mordicus l'organisation d'un référendum d'autodétermination, se posant en simple "facilitateur" d'"une solution qui satisfasse les deux parties".

De son côté, le roi Mohamed VI a affirmé que le Maroc "ne renoncera jamais" à sa souveraineté sur le Sahara occidental, dans un entretien publié dimanche par le quotidien espagnol El Pais.

"Ni moi ni le peuple marocain n'accepterons jamais de renoncer à notre souveraineté sur ces provinces", a déclaré le souverain marocain à propos de cette ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975 et dont le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame l'indépendance.

Le Maroc rejette le plan de l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, soutenu par l'ONU, accepté par Alger et le Polisario, qui préconise une période d'autonomie de cinq ans avant un référendum d'autodétermination.

Source : AFP