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Le Maroc suit avec attention les promesses de l'Algérie sur un contrôle du nucléaire

Le Maroc «suit avec attention et par souci de précaution» les promesses algériennes d'autoriser la multiplication des inspections de son programme nucléaire, a déclaré samedi à l'Associated Press une source officielle marocaine qui a requis l'anonymat.

«Le programme nucléaire algérien, même civil, peut susciter l'inquiétude de certains pour la stabilité régionale» a ajouté cette source, qui dit «espérer que l'Algérie signera au plus vite» le protocole additionnel au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Ce protocole autorise des inspections sans préavis de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) des deux réacteurs nucléaires civils algériens, dont celui d'Aïn Oussara (160km au sud d'Alger), construit en coopération technologique avec la Chine.
Cette prise de position marocaine intervient alors que le ministre algérien des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem a confirmé fin décembre la volonté de l'Algérie de signer ce protocole, mais sans donner de calendrier.

L'Algérie «attend la date appropriée», a répondu le ministre algérien à une troïka du G8 emmenée par l'ambassadeur américain à Alger, Richard Erdman, venue lui présenter ses «encouragements» à signer le protocole autorisant un contrôle inopiné des installations algériennes et de leur production de plutonium.

Lors de la dernière session générale de l'AIEA, en septembre 2004, l'Algérie avait réaffirmé son attachement au «droits des Etats à l'utilisation du nucléaire à des fins exclusivement pacifiques». Le délégué algérien, Nourredine Bendjaballah, avait par ailleurs dénoncé «le caractère discriminatoire du TNP» et «la tension permanente» dans le Moyen-Orient suscitée par Israël, «seul pays à demeurer hors du TNP et à développer des capacités nucléaires militaires» dans la région.
La presse algérienne évoque régulièrement des pressions que le G8, emmené par les Etats-Unis, ferait peser sur le programme nucléaire algérien. «L'Algérie dans le collimateur de Washington», écrivait dès avril 2003 le quotidien «El Watan» en commentant une analyse de l'expert nucléaire américain Henry Sokolski, directeur du Non Proliferation Policy Education Center (NPEC), qui s'inquiétait du développement du programme nucléaire algérien.

Evoquant également des «pressions» occidentales, «le Quotidien d'Oran» écrivait le 28 décembre dernier «la suspicion contre les pays comme l'Algérie -c'est déjà le cas de l'Iran- est telle que même l'usage pacifique du nucléaire est considéré comme une menace».
Alors que les relations entre le Maroc et l'Algérie restent très tendues, notamment en raison du conflit territorial du Sahara-Occidental, la presse marocaine s'inquiète également du programme nucléaire du pays voisin. «Bouteflika n'inspire pas confiance», notait le 4 janvier «Aujourd'hui le Maroc». «L'Algérie a décidé de résister aux pressions occidentales car elle a tout simplement des choses à cacher.»

Source : Associated Press

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