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Maroc : Salaheddine Mezzouar, futur Premier ministre ?

Au lendemain des nominations royales aux fonctions de walis (Préfets) et gouverneurs (sous préfets), l'arrivée de Mohamed Boussaïd à la tête de la wilaya de la région Souss Massa Draa sort du lot. L'ancien ministre du Tourisme et de l’Artisanat, débarqué lors du dernier remaniement ministériel, remplace ainsi Rachid Filali dont le départ est loin de constituer une surprise. En effet celui-ci était annoncé à chaque vague de nominations de hauts fonctionnaires.

Certains observateurs avertis de la scène politique semblent quelque peu surpris par cette nouvelle. Non pas que Mohamed Boussaïd ne soit pas à la hauteur de la fonction ou que sa nomination soit une réponse à un limogeage injustifié, mais des interrogations résident sur les motivations de cette désignation.

Mohamed Boussaïd est un membre très actif du parti Rassemblement National des Indépendants (RNI), aujourd’hui présidé par Salaheddinne Mezzouar, actuel ministre de l’Economie et des Finances. Et Boussaïd pourra sans doute compter sur le «soutien» d’Aziz Akhannouch, natif de la région, ministre de l’agriculture et de la Pêche maritime, président de la région Souss Massa Draâ et surtout membre du même parti.

Une nouvelle configuration politique qui ne devrait pas réjouir Tarik Kabbaj, maire USFP de la ville d’Agadir, réélu lors des élections communales 2009. Après avoir connu un bras de fer sur fond de mésententes et de règlements de compte avec Rachid Filali, voilà que le «socialiste» va devoir composer avec deux pontes du RNI. Surtout que ces deux là sont également très proches de la formation politique du PAM (parti Authenticité et Modernité) et de son mentor, Fouad Ali El Himma.

De là à dire et en déduire que la désignation de Mohamed Boussaïd a une connotation politique ? Probablement. Et que cela répond à une stratégie et à un agenda politique ? Certainement.

En effet, le PAM, 1ère force politique du pays, s’est fixé comme objectif, entre autres, de contribuer fortement à réduire le nombre de partis politiques (au nombre de 36 aujourd’hui) et de reconfigurer le champ politique avec la composition de blocs . En gros, et pour simplifier, cela donnerait d’un côté, les conservateurs (droite), les modérés (centristes) et les progressistes (gauche). Restera à définir les bases idéologiques des ces courants.

Cependant, rien ne presse de ce côté-là. Ce qui est urgent pour les architectes de la future carte politique, c’est d’être fin prêts pour 2012 et les élections législatives. Pour cela, des ajustements, comme la stratégie mise en place pour isoler et débarquer Mustapha Mansouri de la présidence du RNI, sont nécessaires.

Le but de la manœuvre ? Créer les conditions optimales pour une fusion effective entre le RNI et le PAM. Qui sera absorbé ? Les paris sont ouverts, comme du reste les pronostics sur l’identité du prochain locataire à la Primature.

En coulisse, c’est Salaheddine Mezzouar qui tient la corde pour succéder à Abbas El Fassi. Et rien ne semble pouvoir contrecarrer la mise sur orbite de l'actuel président du RNI. La voie est tracée.

Rachid Hallaouy
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