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Maroc: Le PJD dans la ligne de mire du PAM et de ses alliés

Parallèlement au…débat sur la régionalisation et la création d’une (énième) commission en charge de conduire des travaux de réflexion durant une période de 6 mois, certains dirigeants de partis politiques ont décidé de plancher pour reconstruire une nouvelle carte politique avec comme échéance 2012 et les élections législatives.

Cette reconstruction se fait sous le regard, le contrôle et la maîtrise d’un parti fraîchement créé, le PAM (Parti Authenticité et Modernité) et son mentor, Fouad Ali El Himma.

Première force politique du pays, deux années à peine après sa création, le PAM est devenu le chef d’orchestre du Parlement. Comptant le plus grand nombre de députés à la 1ère Chambre et la 2ème Chambre (dont il assure également la présidence), rien ne semble pouvoir arrêter la montée en puissance de ce parti, prédestiné à prendre les clés de la Primature (siège du 1er ministre) sur le (très) court terme.

Pour rappel, l’objectif affiché du parti est de relever les défis de la modernisation, du développement humain, du développement durable et de la justice sociale, mais également (et surtout) de redéfinir les règles du jeu…politique.

Renforcé par les résultats électoraux –élections législatives 2007 et scrutin communal 2009- et dopé par un déterminisme sans faille pour baliser la voie, il balaie tout sur son passage. Plus qu’un tracteur (emblème du parti), il s’est transformé en un véritable rouleau compresseur, prêt à en découdre avec ses opposants politiques.

Des opposants affaiblis, difficilement identifiables et de moins en moins nombreux sur la place. Mustapha Mansouri, ancien président du Rassemblement National des Indépendants (RNI) peut en témoigner. Il vient d’en faire les frais. Et ce n’est peut-être pas fini. Il pourrait perdre son «perchoir» à la Chambre des Représentants au mois d’avril prochain.

Le message est clair, on ne s’oppose pas aux choix dictés par le PAM. Celui qui ose s’y opposer devra assumer, quitte à le taxer de nuisance pour le pays. «Le PJD est contre le projet moderniste porté par le SM le Roi Mohammed VI», a déclaré Rachid Talbi Alami, membre actif du RNI, sur une chaîne nationale.

Un propos qui a suscité de vives réactions du parti incriminé. «C’est inadmissible et déplorable. Qui est M. Alami pour s’exprimer au nom de SM le Roi ?», précise Lahcen Daoudi du PJD. Qu’est-ce que la modernité vue du PAM ? Est-ce une manière d’être, de penser, de se vêtir, de consommer,… ? Un rapport «différent» envers la religion et les traditions ?

Du coup, c’est bien le PJD qui est dans le viseur des tireurs d’élite du RNI et du…PAM. Après avoir été pointé du doigt pour «instrumentalisation de la religion à des fins politiques», une nouvelle arme de destruction massive a vu le jour et non des moindres.

En clair, le large rassemblement (et le mouvement) initié par le PAM (RNI, USFP, PPS, MP…) a pour finalité : l’isolement et la marginalisation du PJD.

Pour ce qui est du débat d’idées, de propositions concrètes avec comme cœur de cible l’intérêt général (création de richesses, réduction des inégalités, plus de justice sociale, amélioration des conditions de vie des populations vulnérables,…), il faudra se montrer (très) patient.

Rachid Hallaouy
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