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Affaire Ben Barka : Le juge Ramaël opposé à Interpol

La diffusion par Interpol la semaine dernière de 4 mandats d’arrêts, visant des personnalités marocaines avait été vue comme une issue possible dans l’affaire de Ben Barka. Mais quelques heures après, la justice française avait demandé leur suspension. On sait à présent pourquoi le parquet de Paris avait pris cette décision et pourquoi Interpol avait bloqué leur diffusion.

« Interpol revendique le blocage des diffusions sollicitées selon des ‘‘procédures internes confidentielles’’ qui tiennent compte des intérêts politiques et diplomatiques », indique le juge d'instruction Patrick Ramaël dans un document adressé au parquet, dont l'AFP a pu consulter une copie. L’organisation internationale souhaite selon la Radio France internationale (RFI), avoir des informations supplémentaires concernant ces mandats, et ce, sur plusieurs points.

Ainsi, Interpol veut savoir entre pourquoi les mandats lui ont été transmis en retard et si les faits sont prescrits ? La police internationale basée à Lyon désire aussi connaître – sur le fond – les faits reprochés aux personnes visées. Toujours selon RFI, Interpol exige de savoir si cette affaire est à caractère « étatique ». Mais elle ne définie pas ce qu’elle entend par « étatique ».

La décision du juge d’instruction a été un non catégorie aux exigences d’Interpol. « J’estime inutile et hypocrite de ‘‘fournir de plus amples éléments afin de permettre d'apprécier s'il s'agit d'une affaire mettant en cause des responsabilités étatiques’ », a-t-il dit, reprenant la formulation d'Interpol, dans ce document. « Je ne peux m'expliquer pourquoi pendant pratiquement deux ans, vous n'avez pas transmis ces mandats d'arrêt », a ajouté le juge.

La question est de savoir si une réponse positive de la part de Patrick Ramaël aux demandes d’Interpol permettrait la diffusion de ces mandats ? En attendant, l’avocat de la famille Ben Barka, Me Maurice Buttin, a déjà fait part de son soutien au magistrat, indiquant qu'il « souscrivait tout à fait à sa manière de réagir ».

Doit-on donner raison à Bachir Ben Barka, qui s’insurgeait samedi dernier en affirmant à l’AFP que « c'est une mascarade, une manifestation cynique de la raison d'Etat », en allusion à la suspension des mandats ?

Ibrahima Koné
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