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Belgique : L’ambassadeur Samir Addahre répond aux questions du Vif/Express

Samir Addahre a été nommé ambassadeur du Maroc en Belgique au début de l'année. Il a accordé cette semaine, une interview au premier hebdomadaire d'information en Belgique francophone, Le Vif/Express. Dans cet entretien, le diplomate s’est exprimé sur la communauté marocaine de Belgique et la collaboration entre les deux pays, notamment en matière de culte.

Parlant des Marocains ou Belgo-Marocains installés en Belgique, l’ambassadeur se basant sur les relevés des consulats de Bruxelles, Anvers et Liège a fait état de 350 000 personnes. Le chiffre pourrait atteindre 600 000 personnes, sur la base d'autres critères a-t-il dit. Le déficit d’intégration dont ont été accusés les membres de la communauté selon le rapport de la Fondation Roi Baudouin, concerne aussi le pays d’accueil, dixit le plénipotentiaire. « Il est tout à fait regrettable que l'opinion publique belge ne connaisse le Maroc qu'à travers certains aspects négatifs ne concernant qu'une petite partie de la communauté. », a-t-il ajouté.

S’agissant de la question sensible du port du voile, Samir Addahre, s'exprimant à titre personnel, a fait savoir que « le voile n'est pas nécessairement islamique. Il est surtout l'expression d'une affirmation identitaire, conséquence d'un réel mal-être au sein de la société, en l'occurrence, au sein de la société belge ». L’ex-consul général du Maroc à Bordeaux a rappelé à ses compatriotes le devoir de respecter les lois du pays d’accueil. Toutefois, il déplore le fait que les « partis politiques belges ne semblent pas vouloir prendre position sur cette question. ».

Samir Addahre s’est aussi prononcé sur la création des écoles pour les jeunes qui refusent d'ôter leur voile. Même s’il n’est pas forcement pour ces établissements, il n’est pas non plus contre, du moment « qu'elles respectent le programme ». De plus, celles qui existent pour les « catholiques ou juives n’ont jamais posé de problèmes », a-t-il précisé.

D’après les services de renseignements marocains, les courants wahhabites et chiites constituent la principale menace qui pèse sur le Maroc. Pour limiter les effets de l’intégrisme, le Maroc est disposé à travailler avec la Belgique, à « encadrer et promouvoir le véritable Islam ». D’ailleurs dans le cadre de la coopération en matière de culte, l’ambassadeur dira que le ministre belge de la Justice devrait se rendre, début novembre, au Maroc. L’objectif de sa mission sera de discuter d'un institut de formation pour imams, que les deux pays gèreront en commun, avec peut-être, la formation en Europe pour des professeurs.

L'interview complète

Ibrahima Koné
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