Un Hispano-marocain candidat du PSOE aux élections européennes

« C'est la première fois qu'une personne d'origine arabe se trouve sur la liste du PSOE. C'est quelque chose qui sonne fort parce que la société espagnole d'aujourd'hui n'est pas la même d'il y a 30 ans », affirme le candidat. Né à Tanger il y a 33 ans, Mohammed Azahaf est affilié au PSOE depuis l'année 2000. Il occupa plusieurs fonctions en relation avec l'immigration au sein de ce Parti, dont le représentant du PSOE au sein de la Commission sur la diversité et l'intégration. Il a été membre du Conseil de la jeunesse et médiateur social dans la municipalité de Madrid.

Azahaf est un fervent défenseur de la politique relative au statut des étrangers entreprise par le PSOE même si de nombreuses ONG estiment que le gouvernement Zapatero a radicalement changé d'attitude et semble de plus en plus proche du Parti populaire (PP). Selon lui, « la politique relative aux étrangers n'a pas été durcie, mais elle s'est seulement adaptée à la situation sociale ».

Un de ses chevaux de bataille est la lutte contre la discrimination à l'égard des musulmans. Il utilisera la nouvelle loi en cours d'élaboration par le gouvernement sur l'égalité de traitement comme arme de combat. « Si les musulmans veulent construire des mosquées ils font face à de sérieux problèmes de la part des groupuscules. Nous devons travailler d'arrache-pied afin de faire prendre conscience aux Espagnols pour qu'il n'y ait plus de discrimination envers un musulman qui veut construire un oratoire ou une mosquée dans sa localité. Le PSOE ne fait pas de tri entre citoyens espagnols et immigrants comme le PP » a t-il soutenu. La tâche s'annonce d'ores et déjà difficile pour Mohammed Azahaf. Il devra lutter avant le 7 juin contre l'apathie, la désinformation et l'euroscepticisme des électeurs. En outre il pourra compter sur le soutien des 103.791 Marocains ayant également la nationalité espagnole qui peuvent voter aux élections européennes selon « El Mundo ».

Les élections européennes se dérouleront du 4 au 7 juin 2009 (7 juin en Espagne). Les résultats des vingt-sept États membres seront rendus publics le dimanche 7 juin, après 22 heures (heure d'Europe centrale). L'admission de la Bulgarie et de la Roumanie en 2007 a fait croître de 732 à 785 le nombre de sièges au Parlement européen. Mais conformément au traité de Nice, la répartition en sièges a été modifiée pour l'élection de 2009 afin de revenir à 736. Ainsi à l'exception de 5 États (Chypre, Estonie, Luxembourg, Malte, Slovénie), tous les autres ont perdu au moins un représentant. Le nombre de députés espagnols au Parlement passera de 54 à 50.

Ibrahima Koné
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