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Des associations marocaines se réunissent pour une autre Justice

À l'initiative de l'Association Adala, dix organisations de défense des droits de l'Homme ont signé, lundi à Rabat, un projet de mémorandum a rapporté la MAP. L'objectif visé est de participer à la prochaine reforme de la justice prônée par le gouvernement.

« Puisque le gouvernement a annoncé vouloir entamer une réforme de la justice, nous avons élaboré ce mémorandum pour être consultés, et non être mis devant le fait accompli comme par le passé », a déclaré ce mardi à l'AFP, Abdelaziz Nouidi, président de l'Association Adala, coordonnatrice du projet. Le texte a été préparé par dix organisations avec un soutien financier de l'Union européenne. Il comporte un diagnostic de la situation de la justice et les problèmes qu'elle rencontre au Maroc selon la MAP. D'autre part, les concepteurs du projet ont fait des recommandations sur les reformes législatives de la Justice, du fonctionnement des tribunaux, de la formation du personnel de la justice ainsi que l'accès du public à l'information. Enfin des propositions visant à améliorer l'efficience de la justice, la lutte contre la corruption, la protection des droits des justiciables et des détenus ont été faites.

À ce niveau, pour prévenir la violence et les suicides dans les prisons, les organisations non gouvernementales (ONG) proposent la mise en place d'un numéro vert permettant aux détenus d'entrer en contact avec les associations des droits de l'Homme. Une autre proposition concerne la création de « tribunaux sociaux » spécialisés dans les affaires du travail et de la sécurité sociale, à l'instar des tribunaux administratifs ou commerciaux. Sur le plan des droits de l'Homme, le mémorandum de Rabat rappelle la primauté du droit international sur celui local. Ainsi les initiateurs demandent de soumettre la police judiciaire au contrôle de l'appareil judiciaire au lieu de l'Administration de la sûreté nationale actuellement.


Dans un entretien accordé au « Soir Échos », Abderrahim Jamaï, avocat au barreau de Rabat qui a pris part à l'élaboration du mémorandum explique que « le souci devrait être le moyen de redonner vie aux tribunaux qui sont malades ». Les Associations signataires veulent des choses concrètes et non des changements superficielles. Ainsi, Abderrahim Jamaï confia au « Soir Échos » qu'il « faut donner plus de pouvoir à la justice en changeant la Constitution » et « ancrer davantage le principe de séparation des pouvoirs... ».

Il y a quelques jours, le Premier ministre Abbas El Fassi avait souligné « l'engagement ferme du gouvernement à mener à bien le chantier de la réforme (...) de la justice ». Ce travail est qualifié de « priorité » dans le programme gouvernemental.

Ibrahima Koné
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