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Religion: La liberté de culte au Maroc serait-elle en danger?

Les organisations marocaines des droits de l'Homme ont accusé les autorités du pays d'« atteinte à la liberté religieuse » face à la campagne menée par l'État contre des prétendues influences chiites dans le Royaume, rapporte « El Faro ».

Selon « Le Soir Échos », l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) et l'Association marocaine des droits humains (AMDH) critiquent « la vague d'interpellations qui sévit dans nombre de régions et villes marocaines » et « la campagne de saisie des ouvrages chiites des bibliothèques et librairies ». Dans des déclarations séparées, l'OMDH et l'AMDH ont toutes deux considéré que l'interrogation par la police des citoyens pour leurs croyances religieuses est « inacceptable ». L'OMDH quant à elle, ajoute dans sa note qu'« il n'y a aucune raison qui puisse justifier ces entretiens avec la police, les personnes questionnées ne sont pas accusées de crimes politiques ou de toute autre infraction relevant de la loi ». La Constitution marocaine garantit pourtant la liberté de religion. Son article 6 stipule que « l'Islam est la Religion de l'État qui garantit à tous le libre exercice des cultes ». Ainsi l'AMDH de son côté dénonce vivement « l'infraction » aux principes de la liberté de religion qu'a impliqué cette « offensive illégale » contre un soi-disant rayonnement du chiisme au Maroc. Certains membres de l'AMDH, notamment Adil Boudane de la section d'Ouazzane ont été entendus par la police, accusé d'appartenance à des groupes chiites. D'après le dernier rapport du Département d'État US sur les droits de l'Homme au Maroc, cité par « Le Soir Échos », « le nombre de chiites au Royaume chérifien ne dépasse guère 3000 individus ».

Il y a quelques jours, le ministère de l'Éducation a fait fermer l'école irakienne complémentaire de Rabat pour « non-conformité de son système pédagogique avec celui de l’enseignement privé au Maroc ». Cette décision est la conséquence d'une « plainte d'un ressortissant irakien contre la directrice de l'école, suite au renvoi de trois de ses enfants pour motif confessionnel et exploitation de l'école pour propagation d'un rite religieux déterminé » selon le communiqué du ministère. Cette fermeture a naturellement entraîné des protestations de la part des parents, des enseignants. Les élèves ont été repartis entre trois autres établissements de la capitale, mais le sort des trente enseignants est encore inconnu. L'agence de presse « EFE » rapporte qu'aujourd'hui jeudi, plusieurs dizaines d'élèves accompagnés de leurs parents et des professeurs, ont manifesté devant les locaux de leur ancienne école pour protester contre le geste du département d'Ahmed Akhchichine.

Des spéculations dans la presse nationale font état ces derniers jours, d'une rupture de relations avec l'Irak, semblable à celle qui s'est passée avec l'Iran. Officiellement il n'y a aucune indication dans ce sens.

Ibrahima Koné
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