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Tribune : El Himma courre et PAM est las

Cela devait constituer «l’évènement», cela s’est traduit par un non évènement. On s’attendait à un meeting politique de haute voltige, on a assisté à un (grand) rassemblement composé essentiellement d’opportunistes.

On pensait que le rendez-vous fixé par le nouveau Parti Authenticité et modernité (PAM) allait donner le point de départ à une nouvelle approche politique, à l’émergence d’une idéologie…fédératrice, à un nouvel élan démocratique, à la passion (re)trouvée pour la chose publique, à….

Il n’en fut rien. Débats lourds et pesants, une plateforme de débats qui s’est rapidement transformée sous la forme d’un cabinet médical pour des séances de thérapie de groupe. L’écriture d’un scénario écrit d’avance avec l’élection de Mohamed Cheikh Biadillah, en qualité de Secrétaire général.

L’homme de la situation. Incolore, indolore, inodore, l’ancien ministre de la Santé (sous le gouvernement de Driss Jettou) a brillé par sa capacité à gérer le «pilier» de la santé publique. A peser de tout son poids au sein de la coalition gouvernemental pour se faire entendre. A défendre avec conviction et acharnement ses dossiers.

Bref, la première représentation politique (et théâtrale) du PAM produite dans l’antre de Bouznika (près de Rabat), ce week-end, mise en scène par Fouad Ali El Himma et réalisée par un collectif, bien peu inspiré, ne restera pas dans les annales.

Mais, que faut-il pour qu’un vrai projet politique sorte de terre au Maroc ? De l’argent ?Des réseaux ? Des idées ? Etre imaginatif ? Jouir d’une proximité réelle avec le pouvoir central ? L’existence de formations politiques crédibles? Priorité donnée aux femmes et aux hommes de convictions ? Des espaces d’expression élargis ? Une démocratie réelle et vivante ? Tout à la fois ?

Si tel est le cas, il faudra être patient, très patient, pour voir naître une force politique digne de ce nom. Capable de mettre en place des passerelles de communication avec les citoyens. Ce qui peut voir le jour à la condition de s’intéresser à eux. Sincèrement. Fini l’arrogance et à bat le mépris !

Et la place de l’utopie ? Au rêve ? A l’espoir ? Comment susciter l’écoute et l’adhésion des communautés sur la base de discours pompeux sur fond de populisme ? Le système éducatif en place est suffisamment «efficace et performant» pour cela.

Un parti politique ne peut faire l’économie d’un travail foncier, d’un engagement réel et l’adoption comme langue de communication «le parler vrai». On ne fabrique pas un parti par la simplification. On ne bâti pas un discours sur des courants…d’air. On ne jouit pas d’une légitimité politique sans légitimité populaire.

Il est grand temps que le Maroc, pays en voie de développement économique, atteigne la maturité nécessaire pour la mise en route d’un grand chantier. Celui du développement politique.

Rachid Hallaouy
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