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Exclusif: Fouad Ali El Himma quitterait la scène politique marocaine

En ce début de nouvelle année, marqué par un nouvel affrontement entre le peuple palestinien et israélien sur fond de crime contre l’humanité, la classe politique marocaine fait sa rentrée. C’est le parti nationaliste de l’Istiqlal qui ouvre le bal avec l’élection de son Premier secrétaire, ce week-end.

Pour celles et ceux qui sont intéressés par ce rendez-vous, rassurez-vous, pas de changements structurels au menu. C’est bien Abbas El Fassi – également Premier ministre – qui s’apprête à rempiler pour un 3ème mandat consécutif. Une entorse au règlement intérieur du parti qui mentionne l’interdiction d’assurer plus de 2 mandats. Un détail, me direz-vous.

Cependant, celui a qui marqué de son empreinte l’année 2008, à savoir Fouad Ali Himma, ancien n°2 au ministère de l’Intérieur et ami intime du roi Mohammed VI, est aux abonnés absents depuis quelques semaines. Après avoir été omniprésent, voilà que le «chargé de mission», se fait discret. Très discret même.

Selon une source bien informée, Fouad Ali El Himma, s’apprêterait à tirer sa révérence. On le dit déçu, abattu,…Celui qui avait fait de la modernisation du champ politique marocain son cheval de bataille et la réduction du nombre de formation politique, son dada, serait désemparé devant l’étendu du chantier.

Et pourtant ! Fouad Ali El Himma disposait de la logistique de l’Etat pour relever le défi que le Souverain lui avait assigné. Il fait parti de ceux qui connaissent avec exactitude le fonctionnement des institutions. Il a fabriqué des décideurs et il était surtout mandaté par le «boss».

Rien n’y a fait. Pis, Fouad Ali El Himma a été confronté au système. Un monde qu’il a supervisé par le haut, hier. Et aujourd’hui, il doit composer avec des despotes, des arrivistes, des groupes de pression ethniques, des opportunistes,… Il se murmure même que ses projets de lancement d’une télévision et d'une radio seraient tombés à l’eau. Pas de Berlusconi au «bled».

Dure réalité. Mais surtout, deux niveaux de lecture s’imposent. Primo, son retrait de la vie politique prendrait des allures de désaveux. Pour sa personne, mais également pour le pouvoir central. Secundo, cela met en relief l’impossibilité d’une réforme de fond (et sur la forme) de la classe politique nationale. Quel terrible aveu d’impuissance !

Du coup, et à l’aube des élections communales prévues au mois de juin 2009, ultime scrutin avant les législatives 2012, le champ politique est plus que jamais un champ de ruine. Il semblerait que les règles du jeu imposées par l’ancien régime constituent un frein à toute démarche…citoyenne et de développement de l’homme par l’homme.

En clair, Fouad Ali El Himma n’a pas réussi à construire un «holding» politique à l’image de l'ONA (premier groupe économique privé du pays). Ce groupe a su convaincre ses détracteurs que pour structurer l’économie nationale, le Maroc avait besoin d’un champion.

Force est de reconnaître que pour structurer le champ politique national, le Royaume n’a pas encore su trouver la bonne combinaison. Encore faudrait-il que cela soit prioritaire ?

Rachid Hallaouy
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