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USFP: Radi quittera-t-il le ministère de la Justice ?

Le suspense n'aura pas duré longtemps. Et c'est finalement Abdelwahed Radi qui succédera à Mohamed El Yazghi à la tête de l'USFP. Celui qui occupe le poste de ministre de la Justice au sein du gouvernement El Fassi a été élu à la tête de la formation ittihadie dans la matinée de samedi, deuxième jour des travaux du 2e round du congrès du parti de la rose.

Radi a surclassé ses cinq concurrents en obtenant 340 voix, sur un total de 1.232 voix exprimées ce jour-là. Une victoire assez serrée, puisque 25 voix seulement séparent Radi de son dauphin, l'ancien ministre des Finances, Fathallah Oualalou. Loin derrière, on retrouve Driss Lachgar (286 voix) et Habib El Malki (238 voix). Les deux autres candidats au poste n'ont eu que très peu d'appui puisque Nasser Hajji a dû se contenter de 20 voix tandis que la candidature de Mohamed Lahbabi n'a finalement convaincu que cinq congressistes. Le choix de Abdelwahed Radi s'explique, selon les observateurs, par la volonté du parti de négocier sa transition vers «un parti moderne au niveau du fonctionnement et des structures».

Abdelwahed Radi, qui s'est refusé à tout commentaire après son élection, l'avait d'ailleurs bien résumé vendredi au moment de présenter son programme. «L'enjeu est de maintenir l'unité du parti et sa place dans le pays», a-t-il dit. Le désormais premier secrétaire de l'USFP a également réitéré son engagement de «se consacrer au parti». Radi, abandonnera-t-il pour autant, et comme il l'avait promis, son poste au gouvernement? Rien n'est moins sûr, le même Radi appelant désormais à des consultations avec «ses frères» sur le sujet avant d'annoncer quoi que ce soit. Il faudra donc attendre l'aval du nouveau bureau politique et du conseil national. Et tout porte à croire que Radi continuera à cumuler les deux postes. Du moins pour le moment.

Tout en se félicitant de la transparence qui a régné lors de cette élection, l'ancien premier secrétaire Mohamed El Yazghi affirme que le débats sur l'indication d'incompatibilité» entre le ministère et le poste de premier secrétaire est pour le moment reporté. «Cette question ainsi que d'autre feront l'objet d'une conférence nationale. L'engagement pris par M. Radi quant à sa démission de son poste ministériel n'est donc plus d'actualité», précise El Yazghi. Au sein du parti, la question n'est pas tranchée pour autant. Pour ce militant, l'option prise par le parti de maintenir sa participation critique à l'équipe El Fassi implique forcément le maintien a un poste de Radi. Ancien secrétaire général de la jeunesse Ittihadie, Hassan Tarik est, lui, catégorique : «Ce qu'avait déclaré M. Radi tant au moment de déposer sa candidature qu'à l'ouverture du congrès l'engage pleinement. Sa démission de la fonction gouvernementale enverrait un message assez fort aux Marocains qui croient, malheureusement à raison, qu'on ne fait de la politique que pour atteindre des postes de responsabilité».

Dans tous les cas, le congrès a consacré la logique du consensus dans laquelle le parti est entré depuis le 1er round. Il n'en a pas moins été le théâtre d'une mini-révolution. Pour la première fois de son histoire, le parti a vu défiler six candidats, un programme chacun à l'appui. Et l'élection s'est déroulée de manière directe. «Pour la première fois, le congrés a été erigé en véritable institution dont émerge un premier secrétaire après une rude compétition basée non pas sur les personnes mais sur les idées», retient Hassan Tarik. Une nouvelle direction suppose-t-elle de nouvelles priorités ? Sans avoir subi des changements majeurs, celles-ci sont désormais plus claires. Il s'agira de mettre toutes les chances du côté du parti de la rose pour les prochaines élections, des communales 2009 aux législatives de 2012, mais aussi de pousser vers des réformes institutionnelles.

Et l'USFP se positionne d'ores et déjà sur le sillage revendicatif appelant à une monarchie parlementaire Autre priorité, la dynamisation de la Koutla. Les voix appelant à ce que l'USFP et l'Istiqlal, dans un souci de clarté politique, fassent cavalier seul, seront déçues. Dès le lendemain de la clôture du congrès, la formation politique demandera à réunir les trois composantes de la Koutla autour des mêmes enjeux électoraux et des mêmes réformes institutionnelles. Toujours sur le registre des coalitions et des alliances, la formation de Abderrahim Bouâbid (ce référentiel a d'ailleurs été le maître mot du congrès) entend mener un double front puisque l'unification des forces de la gauche sera maintenant et plus que jamais à l'ordre du jour. «Nous veillerons à la reconstitution de la grande famille ittihadie et au retour de nos frères et sœurs qui ont abandonné l'action au sein de leur parti depuis de nombreux congrès déjà», avait notamment déclaré Abdelwahed Radi.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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