Sahara: L'Espagne souhaite s'impliquer d'avantage

C'est du moins ce qui ressort de cette série de rencontres entamée depuis la fin de la semaine dernière par son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, en marge de la 63e session de l'assemblée générale de l'ONU à New York. Moratinos a ainsi déjà eu des entretiens en aparté avec Taieb Fassi Fihri, son homologue marocain, puis avec le ministre des AE algérien Mourad Medelci.

L'objet des deux rencontres a porté essentiellement sur l'avenir du Sahara. De même, le chef de la diplomatie espagnole prévoit, rapporte l'agence espagnole EFE, une rencontre similaire portant sur le même thème avec le représentant permanent du Polisario à l'ONU au courant de cette semaine. Cette série de rencontres devait s'étendre au futur envoyé spécial, non encore officiel, de Ban Ki-Moon au Sahara, l'américain Christopher Ross.

La date de cette dernière rencontre n'est pas encore fixée, mais elle devrait intervenir avant la fin de cette semaine. Moratinos, qui reconnaît avoir anticipé les choses puisque le futur envoyé spécial au Sahara n'est pas encore officiellement investi dans ses fonctions, dit néanmoins vouloir œuvrer pour «renouer rapidement les contacts entre le Maroc et le Polisario». Et cela «sans perdre de temps», affirme le ministre cité par l'agence es­pagnole. Cela d'autant plus que, affirme le responsable ibérique, l'Espagne «veut avoir une vision complète de la situation afin de pouvoir aider à relancer et appuyer le processus du dialogue au moment opportun». Le chef de la diplomatie espagnole, qui a assisté, mercredi, au sommet du développement de l'Afrique, a réaffirmé que son pays «espère, avant toute autre chose, à aider à trouver une solution définitive, mutuellement acceptée, juste et durable» au conflit.

Par ailleurs, et après leurs entretiens, séparés, avec le chef de la diplomatie espagnole, les deux ministres des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri et Mourad Medelci se retrouveront, avec leurs homologues tunisien et libyen, autour d'une même table avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Au menu de cette rencontre promise par Rice lors sa tournée d'adieu dans la région : le terrorisme, l'Africom et surtout la question du Sahara.

Et si sur les deux premiers points les visions des quatre pays (la Mauritanie ne participe pas à cette réunion) semblent converger, le troisième point risque de soulever des discordes, voire conduire à une impasse. Il est à noter que la rencontre se tiendra en marge des travaux de l'assemblée générale de l'ONU, à laquelle participe le Maroc avec une forte délégation, conduite par le Premier ministre, Abbas El Fassi.

Taha Abou El Farah
Source: Le Soir Echos