Le présumé cerveau du 16 mai 2003 "prêté" au Maroc

Cette remise n'est que temporaire, le temps que le Maroc juge ce présumé terroriste pour son implication dans les attentats de Casablanca. Selon la décision du juge Eloy Velasco Nuéñez de l'Audience nationale, le tribunal antiterroriste espagnol «prête» Hassan Al Haski pour une durée de six mois. La décision de la justice espagnole «fait suite à une demande déposée en ce sens en juillet par la justice marocaine», précise le document du juge espagnol. Pour rappel, le Maroc avait formulé deux demandes. La première, en juillet 2006, n'avait pas reçu d'écho et la deuxième, en juillet 2008, qui vient d'être satisfaite. Les atermoiements de la justice espagnole s'expliquent par le fait que le juge espagnol Balthazar Garzon, spécialiste des affaires terroristes, avait également ouvert une procédure pour déterminer la responsabilité d'Al-Haski dans les attentats de Casablanca.

Hassan Al-Haski est un des «Marocains Afghans» et rien de moins que le fondateur du GICM (Groupe islamique combattant marocain), lié directement à la nébuleuse Al-Qaïda. Il est un des cerveaux des attentats terroristes du 11 mars 2004 à Madrid, qui ont fait 191 morts et 1.800 blessés. Les autorités marocaines le soupçonnent fortement d'être derrière le plus important massacre terroriste qu'a connu le Maroc : les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, qui ont fait au total 45 morts. Son activisme a pris fin le 17 décembre 2004 aux îles Canaries, où il avait trouvé refuge après le démantèlement de sa cellule qui avait fomenté les attentats de Madrid. Avant son arrestation, et alors qu'il était recherché par Interpol après l'émission d'un acte d'accusation du juge espagnol, il s'est rendu le 11 avril 2004 au congrès annuel de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF)... à quelques minutes de Paris. Il y a rencontré de nouveaux contacts et organisé sa cavale aux Canaries, où a pris fin sa «carrière».

Zakaria Choukrallah
Source: Le Soir Echos