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Dans les coulisses du Conseil des ministres marocain

Oujda a abrité un Conseil des ministres pas comme les autres. De la compassion, un ordre du jour chargé et une réunion qui démarre sur les chapeaux de roues. Indiscrétions

Pour une bonne partie des membres du gouvernement, la journée a commencé bien plus tôt que d'habitude et notamment pour ceux qui avaient des projets de loi à présenter devant le roi Mohammed VI. «Il faut bien maîtriser les choses et aller à l'essentiel», explique ce membre d'un cabinet ministériel. Par la suite, pour l'écrasante majorité des ministres, vu que quelques-uns étaient déjà sur place pour assister au lancement de plusieurs projets par le Roi, il fallait pointer vers neuf heures à l'aéroport de Rabat-Salé où les attendait un avion spécial. Entretemps, quelques membres du gouvernement, dont Abbas El Fassi et Amina Benkhadra, accompagnaient déjà le Souverain pour une cérémonie de signatures de conventions. Vers 13 heures, les travaux du conseil peuvent enfin commencer et c'est Mohammed VI qui ouvre le bal avec une allocution assez exceptionnelle pour rendre hommage à Abdessadek Rabie, secrétaire général du gouvernement, gravement malade, et lui souhaiter un prompt rétablissement. Une «sortie» qui a ému les membres du gouvernement qui écoutaient le Roi dans le silence religieux d'une salle toute tapissée de rouge. Et c'est d'ailleurs le ministre chargé des Relations avec le Parlement qui a pris le relais du secrétaire général du gouvernement pour soumettre au Souverain les textes des projets de loi et de décret qui attendent l'aval royal depuis, pour certains, décembre 2007. «Au total, c'est une dizaine de ministres qui ont pris la parole pour présenter des projets de loi, plus de soixante au total», indique une source gouvernementale. La tâche a été des plus ardues pour le ministre RNI de la Modernisation des secteurs publics. Mohammed Abbou a en effet dû présenter près d'une vingtaine de textes ayant tous trait à la concrétisation des résultats du dialogue social avec les partenaires sociaux et aux engagements du gouvernement. Jamal Rhmani a ensuite pris le relais pour exposer quelques autres projets relatifs, eux, à ce qui a été prévu pour améliorer la situation des salariés du privé. Et c'est parti pour un «mini grand show» de Chakib Benmoussa qui avait un menu non moins attrayant : le projet de refonte de la Charte communale qui a fait l'objet, officiellement, de longues concertations entre les membres du gouvernement, la majorité et au niveau des régions. Le ministre de l'Intérieur n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour faire l'éloge de ce «nouveau pas dans l'édifice de la consolidation du rôle des communes».

Les yeux fixés sur les textes qui lui ont été soumis, le Roi les a approuvés l'un après l'autre. Au bout d'une heure et quelques minutes de travail, le Conseil des ministres a pris fin. Pour certains ministres, même pas le temps de manger un morceau. Ahmed Taoufik Hejira a été par exemple obligé d'accompagner le Roi. sur le champ, sur deux sires : celui d'un projet pour la protection contre les inondations et celui du lancement, pour une première, des logements à 140.000 DH. Pour les autres ministres, il était question de reprendre l'avion pour liquider d'autres affaires en attente. Ce n'était tout de même pas une mince affaire pour Abbas El Fassi qui a réuni sa majorité dans la soirée. Ni d'ailleurs pour Salaheddine Mezouar, appelé devant le même mini-conclave à s'expliquer sur l'état d'exécution de la loi de Finances pour l'année en cours. En attendante prochain conseil des ministres, le Parlement aura de quoi meubler une session finissante, faire tourner ses commissions et préparer la session d'automne de la 2e année de la présente législature.

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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