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Liberté pour les détenus amazighs de Boumalne Dadès

Les détenus amazighs de Boumalne Dadès sont libres. Lundi dernier, la Cour d'appel de Ouarzazate en a acquitté huit sur dix alors que deux d'entre eux ont écopé de quatre mois de prison ferme, soit la totalité d'une peine d'emprisonnement qu'ils ont déjà purgée. Ceux qui ont été acquittés ne l'ont pas été complètement puisqu'ils ont été condamnés à payer une amende de 1.000 DH chacun.

Un premier jugement, rendu par la même cour en janvier dernier, condamnait les dix détenus de Boumalne Dadès à des peines de prison allant de un à six ans, cette dernière peine ayant d'ailleurs été prononcée à rencontre d'un lycéen, Younes Oudali.

Les dix détenus, dont sept étaient poursuivis en liberté provisoire depuis le 21 février dernier, avaient été arrêtés le 6 janvier dernier lors d'une manifestation à Boumalne Dadès contre la marginalisation dont fait les frais toute la région. Par la suite, la justice a décidé de les poursuivre et selon des chefs d'accusation assez «costauds» : «attroupement sur la voie publique, entrave à la libre circulation, outrage au drapeau et aux symboles de la Nation et outrage à des fonctionnaires lors de l'exercice de leurs fonctions». Sans oublier l'accusation de «détérioration de biens d'autrui».

Depuis l'arrestation des dix détenus, la petite localité de Boumalne Dadès a vécu au rythme des manifestations demandant leur libération. La colère s'étendra même aux localités voisines où ce sont plutôt les lycéens qui se sont illustrés par de réguliers sit-in dont certains payeront d'ailleurs les frais. Des étudiants, 17 au total, ont ainsi été expulsés d'un établissement scolaire de Kelaât M'Gouna. Il y a une dizaine de jours, ces derniers avaient d'ailleurs écrit à Ahmed Akhchichine, ministre de l'Education nationale, pour lui demander d'intervenir pour lever l'injustice dont ils ont fait les frais. Les détenus de Boumalne Dadès ont été «adoptés» aussi bien par les principales ONG nationales de défense des droits humains que par des ONG internationales. Oubliée au fin fond du Maroc inutile, cette petite localité s'est retrouvée au cœur de l'actualité nationale, mais aussi internationale. Même un parti comme le Mouvement populaire avait fini par faire sienne leur cause en s'adressant au roi pour demander une grâce.

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Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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