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L'OMDH demande des excuses à El Fassi après la découverte d'une fosse commune à Nador

L'OMDH réagit à la découverte de la fosse commune de Nador et demande des excuses officielles du Premier ministre.

L'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) réagit à la découverte de la fosse commune de Tawima à Nador et demande aux autorités de tenir l'opinion publique informée de tous les détails, y compris pour ce qui est des conditions dans lesquelles avaient été tuées les victimes. «L'usage des balles lors d'événements sociaux et le recours aux fosses communes est une grave violation des droits humains qui engage la responsabilité de l'Etat», souligne un communiqué de cette ONG. C'est d'ailleurs pour cette responsabilité que l'OMDH revient à la charge pour demander, dans les meilleurs délais, des excuses officielles et publiques du Premier ministre. Des excuses publiques de l'Etat avaient fait l'objet de revendications de plusieurs ONG nationales comme manière de clore définitivement le dossier des graves violations des droits humains.

L'OMDH demande aussi aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder la mémoire collective du Rif et de préserver les registres et les preuves en tant que partie intégrante de l'histoire de cette région. L'Organisation commence par rappeler une position antérieure concernant le «caractère limité» des informations disponibles dans le texte du rapport de l'Instance Equité et Réconciliation, et relatives aux graves violations des droits de l'Homme dans le Rif, particulièrement celles ayant trait aux événements de 1984.

Des sources associatives à Nador, suivant de près l'évolution du dossier de la fosse commune de Tawima, indiquent que les investigations se poursuivent toujours sous la supervision du Parquet. Il s'agit notamment des prises d'échantillons auprès des familles pour les besoins des analyses ADN. «Les familles demandent aussi des contre-analyses pour en avoir le cœur net et pouvoir faire leur deuil», déclare Chakib Khyari, président de l'Association de défense des droits humains au Rif. La fosse commune de Tawima, pour cet acteur associatif, présenterait moins d'intérêt que cette autre située dans le grand cimetière de la ville. «Nous disposons d'assez d'éléments et de preuves concernant cette autre fosse commune et nous n'avons cessé, depuis 2005, d'attirer l'attention des autorités», explique-t-il.

Aux dernières nouvelles, six victimes ont été identifiées, l'une grâce à une carte d'identité qu'elle portait sur elle au moment du drame et une deuxième, un adolescent de 15 ans, grâce à des billes trouvées dans ses poches. Les quatre autres l'ont été par leurs familles grâce à leur dentition et aux implants qu'elles portaient, indique une source du CCDH (Conseil consultatif des droits de l'homme). «Au total, quatorze familles se sont présentées aux tests ADN alors qu'aucune autre ne s'était manifestée pour aider à élucider le sort de deux autres victimes», déclare la même source.

Autre fait à relever, il ne s'agissait nullement, au moment des faits, d'une caserne de la Protection civile. Pour la simple raison que les pompiers, en 1984, n'étaient pas présents dans cette ville. Qui a alors pris sur lui d'enterrer les victimes ? Une source locale répond que cela aura été le fait de plusieurs services des forces de l'ordre présentes sur place pour réprimer les manifestations de l'époque. Mais que le lot de terrain abritant la fosse commune était sous la supervision des Forces auxiliaires. Interrogée quant à la date où le CCDH dévoilerait les résultats des investigations en cours, une source au sein de ce conseil répond que cela risque de «prendre encore du temps».

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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