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Ban Ki-Moon préoccupé par les droits de l'Homme au Sahara

Dans son dernier rapport sur le Sahara, Ban Ki-Moon tire la sonnette d'alarme concernant les atteintes aux droits de l'homme et adopte une extrême neutralité dans un conflit vieux de plusieurs décennies.

Ban Ki-Moon prend acte de la détérioration de la situation des droits de l'homme au Sahara. Dans son dernier rapport sur révolution du conflit, et des négociations, entre le Maroc et le front Polisario, le secrétaire général des Nations Unies ne manque pas d'épingler le Maroc sur la question. «Je reste préoccupé par la situation humanitaire au Sahara occidental», affirme-t-il. Et de réitérer que, même si la MINURSO n'a pas pour mission de veiller au respect des droits de l'homme par les deux parties, son organisation demeure attachée au fait que celles-ci établissent un dialogue constructif avec le bureau du Haut commissariat aux droits de l'homme. «Les Nations Unies tiennent à ce que les deux parties respectent les standards internationaux en matière de droits de l'Homme», dit en substance le responsable onusien. Le discours est on ne peut plus diplomatique, mais il n'en est pas moins clair. Il confirme bien des rapports établis par des organisations comme Human Rights Watch sur la question et dans lesquels le Maroc est pointé du doigt pour violations des droits de l'homme, détentions arbitraires et procès inéquitables dans ses provinces du Sud.

Cette sonnette d'alarme mise de côté, et contrairement aux attentes formulées par la diplomatie marocaine, Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères, en premier, le rapport n'apporte rien de nouveau. Se félicitant de la décision prise par les deux côtés de continuer sur la voie des négociations, Ban Ki-Moon a plaidé pour plus de réalisme et pour une logique de compromis, estimant que le renforcement du statu quo ne saurait constituer l'issue du processus en cours. Et d'appeler les parties en négociations à entrer dans une phase plus intense, avec des résultats substantiels et sans conditions préalables. En attendant, le Secrétaire général préconise la prorogation du mandat de la MINURSO pour une nouvelle période de six mois, jusqu'au 31 octobre prochain, estimant que la présence de la mission de l'ONU demeure essentielle pour le maintien du cessez-le-feu.

Côté marocain, le satisfecit est de mise. Le Maroc «partage l'avis du Secrétaire général, quant à la nécessité de préserver la dynamique actuelle et fait sien son constat pertinent que seuls le réalisme et l'esprit de compromis sont à même de permettre au processus de négociations en cours d'aboutir à une solution politique négociée au différend régional sur le Sahara» , souligne un communiqué de la mission permanente du Maroc auprès des Nations Unies, diffusé mercredi à New York et relayé par la MAP.

Sur un autre registre, et toujours selon le rapport, le Secrétaire général se dit ravi que le programme d'échange de visites familiales, initiative faisant partie des mesures de confiance préconisées par l'ONU et qui permet aux habitants des camps et du Sahara de se rendre chez les leurs de l'autre côté du mur de défense, ne se soit pas arrêté. Cette question, nous apprend le rapport, avait été discutée lors du dernier round de négociations. Les deux parties se sont même mises d'accord sur les moyens de les développer davantage. Aux voies aériennes adoptées actuellement pour assurer le voyage de l'un et de l'autre côté de la zone tampon devra s'ajouter la voie terrestre.

A noter que les représentants des quinze pays formant le conseil de sécurité de l'ONU devront tenir des consultations sur la question du Sahara. Ce sera lundi prochain, avant de se réunir une nouvelle fois, le 29 avril, pour adopter une résolution prorogeant le mandat de la MINURSO.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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