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Frontières algéro-marocaines. L'Algérie dit officiellement non

Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères, regrettait l'absence d'une réaction algérienne officielle à la proposition marocaine d'ouverture des frontières, le voilà servi.

Et cette fois, c'est le ministre algérien des Affaires étrangères qui a officiellement déclaré que «la réouverture des frontières algéro-marocaines n'est pas envisageable mais elle doit intervenir dans le cadre des évolutions souhaitées par les deux parties qui, le moment venu, révéleront que telle ou telle difficulté a pu être dépassée et nous met dans une meilleure position d'ouverture en général et d'ouverture des frontières en particulier», a notamment affirmé Mourad Medelci, dans une déclaration à la radio algérienne Chaîne III. Qu'est-ce à dire ? Simplement que l'Algérie décide de maintenir fermées les frontières terrestres parce qu'il subsiste des dossiers non résolus entre Alger et Rabat, tels que le Sahara, mais aussi l'immigration clandestine, la contrebande, le trafic de drogue, etc. Selon le diplomate algérien donc, la résolution de ces dossiers permettra une meilleure entente entre les deux pays, et l'ouverture des frontières ne sera alors qu'une matérialisation d'une certaine normalisation des relations entre les frères ennemis du Maghreb.

S'agissant de l'UMA (Union du Maghreb arabe) justement, le chef de la diplomatie algérienne a reconnu que l'édification de l'UMA est «grippée» par la question du Sahara, qui constitue «une véritable gêne» à l'édification maghrébine, ajoutant toutefois que tout en étant une gêne, la question du Sahara ne porte pas «ombrage» à la qualité des relations bilatérales. Etrange, lorsqu'on sait que l'Algérie et le Maroc ont des frontières fermées, que la Libye fait cavalier seul sur la scène internationale et que la Mauritanie reste engluée dans des problèmes de sécurité et de terrorisme, au moment où le régime tunisien reste entièrement fermé, au grand dam des milliers de militants des droits de l'Homme et des journalistes locaux. Pour rappel, le Maroc avait appelé le 20 mars dernier «à une normalisation des relations entre Alger et Rabat et à une ouverture des frontières terrestres dans l'amitié fraternelle et la sincérité totale». Le ministre de l'Intérieur avait alors rapidement répliqué en affirmant (en substance) que «cela ne saurait se faire sans la reconnaissance des droits du peuple sahraoui».

Source: Le Soir Echos

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