Menu

Abbas El Fassi, PJD, Ali El Himma, les trois acteurs politiques du moment

A l’heure où Abbas El Fassi, nouveau Premier ministre du Royaume, s’attache à construire un gouvernement avec les forces politiques en présence (USFP, PPS, RNI, MP), en dehors du PJD qui a été «écarté», car «il est redevenu un parti non fréquentable». Ainsi, le parti de Saad Eddine El Othmani, premier parti en nombre de voix (lors des élections 2007) et deuxième puissance politique du pays (après l’Istiqlal), s’apprête à rejoindre l’opposition jusqu’en 2012.

Priver les «islamistes» de portefeuille ministériel est-elle une stratégie payante ? Sur le moyen terme, on peut en douter. Pourquoi ? Tout simplement car le PJD continuera à «jouir de virginité politique» et il pourra aiguiser «ses couteaux» dans l’antre du Parlement en toute quiétude durant cinq années. Puis, entre temps, il y a l’échéance politique 2009 et les élections municipales. Arrivé en tête sur l’axe Casablanca/Rabat, à Tanger, Tetouan,…, le PJD pourra préparer ce rendez-vous sereinement tout en lorgnant sur 2012. «Pour nous, les élections communales, c’est le rendez-vous par excellence avec le peuple», déclare Lahcen Daoudi, Secrétaire général adjoint du parti.

Pour contrecarrer leur «plan», un homme semble déterminé à leur barrer la route. Il s’agit de Fouad Ali El Himma. Lors d’un «talk show politique», diffusé au lendemain des résultats des législatives, celui-ci attaquait frontalement le PJD avec une certaine virulence. Nul doute que le nouveau parlementaire a son «plan». Lequel ? Celui d’être monsieur anti-PJD aux yeux du peuple. En outre, du haut de ses quarante trois printemps, il devra véhiculer l’image d’un homme politique «neuf», travailleur, soucieux de l’intérêt collectif,… En clair, occuper l’espace laissé vacant par les partis en présence.

Si pour l’heure, Fouad Ali El Himma se prépare (deux titres de presse sont en cours d’élaboration, version francophone et son pendant arabophone), le premier acte fondateur devrait être la constitution d’un parti politique, à moins que ce dernier ne prenne les rennes du Mouvement Populaire, par exemple. Un courant dont il est plutôt proche. Cependant les «mais» sont nombreux comme celui de vouloir incarner «la rupture ou encore le changement» à la tête d’un parti super conservateur et à forte identité rurale.

En tout état de cause, fort de son «raz-de-marée» aux législatives (100% de réussite avec 3 élus sur 3 possibles), Fouad Ali El Himma ne devrait pas en rester là. C’est d’ailleurs pourquoi chacun «épie» ses faits et gestes (comme le fait d’avoir été vu la semaine dernière sur la corniche de Casablanca au côté du Roi Mohammed VI). L’homme est craint et respecté. Deux critères d’éligibilité pour devenir un homme politique fort. Dès lors, rien ne semble être en mesure de contrarier son tableau de marche, n’est-ce pas ?

Rachid Hallaouy
Copyright Yabiladi.com

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com