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Protestations contre la garde à vue de deux journalistes au Maroc

La garde à vue de deux journalistes de l'hebdomadaire marocain Al Watan al An, qui avaient publié des documents confidentiels, a été prolongée jeudi de 48 heures, entraînant de vives protestations.

Le procureur de la Cour d'appel de Casablanca a décidé de prolonger de 48 heures la détention du directeur de la publication Abderrahim Ariri, 43 ans, et du journaliste Mustapha Hormat Allah, qui avaient été arrêtés mardi, a précisé à l'AFP le rédacteur en chef du journal, Boijemaa Achefri.

Ces interpellations ont suscité des critiques de l'influent quotidien des milieux d'affaires marocains et du syndicat des journalistes.

Sous le titre "Abus de pouvoir", l'éditorialiste de l'Economiste écrit que ces arrestations sont "graves et inquiétantes". "Rien ne justifie que le directeur d'un journal soit arrêté de cette manière tant que ce qui lui est reproché a un lien avec l'exercice de la profession. Cette tendance à criminaliser la presse est inquiétante", note le journal.

Al Watan al An, qui a déjà eu maille à partir avec les autorités pour des articles sur les services de sécurité, a publié samedi un dossier intitulé "les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc", citant des documents confidentiels.

Les deux journalistes avaient été placés en garde à vue "pour déterminer les circonstances des fuites de ces documents secrets et d'en identifier les responsables", selon un communiqué du procureur.

Pour l'Economiste, ces documents "sont banals" et le "journaliste ne fait que son travail qui est de les publier".

Le journal écrit que les autorités "doivent savoir que le Maroc ne pourra jamais s'inscrire parmi les pays démocratiques s'il n'y a pas de presse libre".

Selon le communiqué du procureur, l'enquête préliminaire a permis "la saisie de plusieurs autres documents en possession du directeur de publication de l'hebdomadaire, émanant d'administrations sécuritaires et revêtant tous un caractère ultra-confidentiel".

Le secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine a "condamné catégoriquement" la garde à vue. Le SNPM considère "que les journalistes ont le droit de recevoir des informations et documents confidentiels et de les publier pour informer le public", a déclaré à l'AFP Younes Moujahid. "Si les autorités considèrent que ces documents sont confidentiels et dangereux, il peuvent demander aux journalistes leurs sources mais certainement pas les arrêter".

Source: AFP

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