Menu

Les dessus et les dessous de la campagne électorale 2007

C’est (enfin) parti ! La campagne électorale bat son plein. Les formations politiques, et plus particulièrement les partis du gouvernement Jettou (Istiqlal, USFP, PPS, MP, RNI ) ont investi l’espace collectif. En effet, depuis une quinzaine de jours, une pluie de programmes politiques, un ouragan de promesses et de mesures, sont proposés aux 10 millions d’électeurs. S’il faut reconnaître que, contrairement aux échéances précédentes, les partis présentent aujourd’hui des programmes détaillés, travaillés et…chiffrés, il n’en reste pas moins que les mécanismes pour traduire leurs engagements en acte concret font défaut, de même que les sources de financement.

Prenons pour exemple, l’annonce faîte par le parti de l’Istiqlal (présent au gouvernement depuis…1/2 siècle) qui, lors d’une conférence politique dédiée «Aux grands chantiers », annonce que le Maroc s’apprête à accueillir le…TGV et la première centrale nucléaire. Le tout avec une simplicité déconcertante ! Premier niveau de lecture, une formation politique, à elle seule, est-elle en mesure «d’assumer» son propos ? Lorsque l’on sait les exigences matérielles que nécessitent l’arrivée du TGV et le coût d’un réacteur, à savoir environ 3 milliards de Dh, sachant que le Maroc devra faire l’acquisition de trois voire quatre réacteurs pour faire fonctionner la centrale, on peut légitimement rester dubitatif. Sans parler de l’expérience et de l’expertise qui, elle aussi, indisponible à ce jour, constitue un coût faramineux.

Sur les questions liées à l’emploi, au chômage, les partis politiques ont annoncé des chiffres clairs, précis,…réalisables, peut-être, mais, là aussi, ils se montrent quelque peu approximatifs et évasifs. De facto, les annonces de créations d’emplois de l’Istiqlal (1,3 millions), de l’USFP (2 millions), du PPS (400 000/an),…ont peu d’impact sur l’opinion publique. Comme, du reste, l’objectif de réduire le taux de chômage à 7%, étant donné que le taux actuel et…officiel est de 10% (certifié conforme ISO par le Haut Commissariat au Plan, ce qui n’est pas pour déplaire aux partis qui «l’utilise» comme paravent).

D’autre part, et ce en opposition avec la tendance, les grands décideurs économiques du pays sont mobilisés pour l’échéance du 7 septembre 2007. A chaque conférence politique, ils répondent présents à l’appel des partis. Dans ce registre, l’Istiqlal a marqué des points. De là en déduire que Rabat a donné des…consignes. Certainement ! Cependant, initier l’implication des donneurs d’ordres économiques au sein du débat politique, n’est pas contre productif pour l’intérêt général.

En revanche, le plus «chagrinant», reste le «jeu de rôle» de certains faiseurs d’opinions qui, pour des raisons personnelles et économiques, rentrent dans les rangs. Est-il sérieux et déontologique, que le quotidien économique du pays, l’Economiste (pour ne pas le citer) «profite» de la présence d'une ex-journaliste (à l'Economiste!) devenue collaboratrice au cabinet du ministre du Tourisme, Adil Douiri pour faire paraître en exclusivité le programme de l’Istiqlal ? (Lire l'article sur l'Economiste) Surtout lorsqu'on apprend que cette personne est elle-même l'auteur de l'article faisant la «promo» du parti «Istiqlalien» et qu'elle a signé sous le pseudo Hiba Bensouda. Un mélange des genres étonnant !

Si un organe de presse partisan peut s’autoriser une telle démarche, en est-il de même pour la presse dite indépendante. Là aussi, on se sent contraint de «choisir son camp». Qui a dit un jour que la crédibilité, c’est comme le respect, cela se mérite !

Rachid Hallaouy
Copyright Yabiladi.com

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com