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Affaire Majidi : la presse s'enlise, les manipulations surgissent

Au lendemain des différents traitements médiatiques de «l’affaire Majidi» au sein des organes de presse marocains, plusieurs niveaux de lectures sont possibles. Entre ceux qui ont annoncé en grande pompe «l’info», et qui par maque de professionnalisme et d’honnêteté intellectuelle ont dû revoir le contenu de leur copie (le prix au m2 n’est plus estimé à 4500 Dh mais seulement à 350 Dh), ceux qui se sentent «floués» et craignent des «retours de bâton». Et enfin, ceux qui ne savent plus à quel saint se vouer, tant la situation est délicate et polluée.

Dans beaucoup de supports, c’est la presse de dénonciation qui prime. «Choisir son camp» semble être une nécessité dans un environnement aussi instable (économiquement et donc intellectuellement), qu’imprévisible (les retournements de situations et les prises de positions irréversibles font légion). En outre, l’idée reçue, à savoir «si tu ne penses pas comme moi, tu es contre moi», a des effets directs sur le comportement du citoyen lambda (l’environnement ne conditionne-t-il pas le comportement ?), sur les acteurs politiques, économiques, sociaux et sur les «faiseurs» d’opinion. Rares sont ceux qui arrivent à s’extirper de cette mouvance…populaire, dont la particularité est la ténacité.

Pour revenir au premier feuilleton estival, valeur aujourd’hui, aucun «canard» de la place ne peut prétendre détenir des informations «sûres et surtout objectives» sur «l’affaire Majidi». S’appuyer sur des fuites «organisées», un sport national au Maroc, pour les transformer en «vérité absolue» et les traduire en fait médiatique avec comme unique centre d’intérêt, de vendre du papier, où plutôt, de doper sa côte de popularité (histoire de profiter allègrement de privilèges) auprès des artisans d’opérations de «destruction», est un exercice où bon nombre «d’interminents» de la presse excellent.

Tirer à boulets rouges avec un bandeau sur les yeux, c’est tout sauf sérieux et professionnel. Tenter de faire des liens, de tisser une toile, au travers d’éléments intervenus ces dernières semaines, à déjà plus de sens. Cette dite affaire, a-t-elle un lien avec le limogeage de l’ancien Pdg d’Attijariwafa Bank, Khalid Oudghiri ? C’est fort probable au vu des conditions du départ de ce dernier et de la portée de la fronde anti-Majidi ! En outre, des bruits de couloir font état de l’acquisition du terrain par le Secrétaire particulier du Roi en 2004 voire 2005. Info ou intox ? Si cette hypothèse s’avère réelle, comment les «agitateurs» vont exploiter cette information…capitale ? En effet, oseront-t-ils parler d’orchestration, de manipulation, de téléguidage, en pointant le doigt haut, très haut dans le ciel. On en doute….

En conclusion, c’est une affaire…sale et dénuée de toute forme de respect. Certains, par nationalisme aveugle, déclareront que le Maroc n’est pas le seul pays à connaître ce type de situation. Ils feront référence à la France et ils prendront comme exemple «l’affaire Clearstream». Un raccourci de fortune ! D’autres, au contraire, courberont l’échine, non pas pour faire allégeance, mais pour exprimer leur désarroi, «cracher» leur venin, sur les responsables de «ces petits jeux de vilains entres…amis», qui se placent au dessus des lois, plaçant des coups en dessous de la ceinture, le tout sur le dos d’hommes et de femmes, à qui on ne cesse de promettre des jours meilleurs. Il semblerait que, là aussi, ils soient beaucoup plus performants pour mettre sur pied des scénarios de «destructions massives».

On attend des responsables du pays qu’ils soient les promoteurs d’un Maroc solidaire, juste et équitable et non les chefs d’orchestre d’une bataille de clans stérile. Et dire que l’on se croyait débarrassé des années de…plomb. Ils nous rappellent que non !

Rachid Hallaouy
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