Menu

Human Rights Watch note des «progrès considérables» au Maroc, mai

Le terrorisme freine la progression des droits humains

Human Rights Watch (HRW) a rendu public, jeudi à Rabat, un rapport en 70 pages sur l'évolution des droits humains au Maroc, intitulé «Les droits humains à la croisée des chemins».
L'organisation humanitaire estime que le Maroc a opéré des «progrès considérables en matière de droits humains au cours des dernières années». Mais ces avancées démocratiques ont été inhibées par «la campagne que mène le Maroc contre les activistes islamistes présumés».
HRW s'en prend à la loi antiterroriste jugée «sévère» et à l'arrestation de «plus de 2.000 activistes présumés, soumettant un grand nombre d'entre eux à des menaces et des exactions». Selon le rapport établi sur la base de déclarations d'avocats et de membre de familles de présumés terroristes, «les suspects ont été maintenus au secret pendant des périodes prolongées et ont été confrontés à d'autres violations de leur droit à une procédure et à un procès équitables».

Procès expéditifs...

Sarah Leah Whitson, directrice exécutive à la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, estime que les condamnations sont faites «de manière expéditive car les procureurs et les juges se soucient peu de la méthode utilisée par la police pour obtenir leurs dépositions» . «La façon dont ils sont traités montre que si les droits humains ont fait du chemin au Maroc, ils sont restés fort à l'écart des tribunaux».
Pour Human Rights Watch, «la loi antiterroriste marocaine, adoptée hâtivement à la suite des attentats de Casablanca, érodait les protections des droits». Parmi les preuves avancées, il y a l'introduction par la loi d'une «définition radicale des infractions liées au terrorisme, pour lesquelles des peines plus lourdes sont applicables».
Human Rights Watch a souligné que les tribunaux marocains devraient remplir leur rôle de rempart contre les exactions, d'une part en rejetant les preuves qui ont été extorquées sous la torture, la contrainte excessive ou suite à d'autres graves violations du droit à une procédure équitable, et d'autre part en veillant à ce que les auteurs répondent de leurs actes.
Pour sa part, le directeur adjoint à la division de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au sein de HRW, Eric Goldstein, a souligné lors de la conférence de présentation du rapport, qu'un plus grand respect des droits civils et politiques fondamentaux, notamment de la liberté d'expression et d'association, compte au nombre des avancées réalisées par le Royaume en matière de respect des droits de l'homme.

Un plus grand respect des droits


Selon lui, durant les dernières années, en particulier depuis l'accession au trône de SM le Roi Mohammed VI en 1999, «des efforts ont été faits pour s'attaquer au problème de l'impunité pour les crimes graves et systématiques commis dans le passé».
Fruit d'une mission de recherche effectuée au Maroc en janvier et février 2004, ce rapport analyse notamment les mesures prises par le gouvernement pour combattre le problème de l'impunité pour les crimes perpétrés dans le passé contre les droits humains. Tout en accordant une attention particulière au rôle de l'Instance Equité et Réconciliation, mise sur pied en janvier 2004, le rapport se focalise sur le fonctionnement de la justice marocaine suite aux attentats terroristes du 16 mai 2003.
La création de l'Instance Equité et Réconciliation constitue un net progrès par rapport aux initiatives précédentes prises par le Maroc pour combattre les violations passées des droits humains, a noté M. Goldstein, ajoutant que cette instance «surpasse toutes les autres institutions étatiques établies jusqu'à présent dans d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord».

L'IER, l'effort le plus sérieux


L'organisation se félicite également de la promesse faite par les autorités marocaines de mener des enquêtes lorsque les organisations internationales ou nationales des droits humains présenteront des preuves d'actes de torture.
Le rapport décrit l'Instance Equité et Réconciliation comme étant «l'effort le plus sérieux fait dans le monde arabe à ce jour pour reconnaître et s'attaquer aux abus commis dans le passé» mais il s'inquiète «des limitations qui touchent au mandat et aux pouvoirs de cette commission». Le rapport émet des recommandations visant à aider la commission à aborder les abus du passé d'une façon telle qu'elle puisse contribuer plus efficacement à mettre un terme à l'impunité.

Source: AL BAYANE

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com