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Le Maroc doit mieux utiliser les énergies renouvelables

En attendant la découverte du pétrole, le Maroc doit adopter une gestion rationnelle en matière énergétique et chercher d’autres niches au niveau des énergies renouvelables (ER), en particulier le solaire et l’éolien. Ce constat a fait l’objet des recommandations des travaux d’un séminaire sur «une utilisation rationnelle de l’énergie, organisé le 14 septembre dernier par la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc.

A ce propos, il faut rappeler que le Maroc est dépourvu de ressources énergétiques, surtout d’origine fossile: il dépend à 95% de l’étranger. Face à cette situation, une forte demande a été constatée durant ces dernières années dont le taux de croissance s’approche de 9%. Cette forte consommation de l’énergie est justifiée par les besoins pour la réalisation des grands chantiers de développement en cours. Et également, par la poursuite de la politique de généralisation d’accès à l’électricité dans le monde rural. D’où l’intérêt pour le Maroc aujourd’hui de diversifier ses débouchés et de puiser dans ses ressources naturelles.

Le choix stratégique de développement des ER est justifié par le potentiel naturel important éolien et solaire dont dispose le Maroc. Mais pour le moment, elles représentent aujourdhui moins de 1% de la production globale qui avoisine les 12,3 millions tonnes équivalent pétrole (TEP). A ce propos, il convient de rappeler les 3.500 km de côtes et les nombreux sites montagneux permettant d’avoir des vents réguliers avec des vitesses suffisantes. Cela constitue un atout majeur pour le développement des projets éoliens. Pour le solaire, le Maroc est aussi avantagé par un degré d’ensoleillement très important: plus de 5kwh/m2/j et 3.000 heures par année. Pour profiter de cet avantage naturel , un plan national des énergies renouvelables est en cours de finalisation par le département de l’énergie. L’objectif à moyen terme de ce programme: la contribution des ER de 20% dans la production électrique et de 10% au bilan énergétique. Dans ce domaine, un travail édifiant a été déjà entamé, tient à signaler Amal Haddouche, directeur général du centre de développement des énergies renouvelables (CDER). En effet, dans le cadre du programme du développement du marché marocain de solaire (PROMASOL), «nous passerons d’une surface de 5.000 m2 à près de 40.000 m2 de capteurs solaires installés par an à partir de 2007», précise Haddouch. Ce qui va permettre de porter le parc actuel de 160.000 à 400.000 m2 en 2012 et 1 million m2 en 2020.

Toujours dans le volet solaire, il est important de souligner l’expérience du système photovoltaïque initié par l’ONE par le lancement d’un projet pilote durant la période 1997-1999. Ce projet a été destiné aux provinces suivantes : Khouribga, Essaouira et Taroudant.

Cette première expérience a permis à l’ONE de tirer des leçons au niveau de la gestion de ce genre de projets qui nécessitent l’implication du secteur privé à leur réalisation. Ceci va permettre à l’Office de lancer par la suite d’autres grands projets. Le premier achevé en janvier 2006, a permis l’équipement de 16.000 foyers situés dans des zones rurales. La réalisation des travaux ont nécessité 224 millions de DH. Un second projet également d’une consistance de 16.000 kits PV (photovoltaïques) individuels est à un stade avancé.

Le montant du marché relatif à ces travaux est estimé à 188 millions de DH. Dans le cadre de ce marché, à ce jour, 1.214 foyers ont été équipés à El Jadida, 804 à Safi et 948 à Chichaoua. Toujours dans la politique de la généralisation de l’électrification au monde rural, l’ONE a lancé en 2005 deux projets de grande envergure. Le premier pour la réalisation de 37.000 unités et le second pour l’équipement de 40.000 foyers. Le budget alloué à cette opération dépasse un milliard de DH (502 millions pour le premier et 503 millions pour l’autre). Pour l’éolien, plusieurs expériences ont montré leur efficacité en matière d’économie d’énergie et de protection de l’environnement. Uniquement dans la région de Tétouan, il existe deux parcs éoliens, celui de Koudia Al Bayda d’une puissance de 52 MW et un autre construit par la cimenterie Lafarge (10 MW). Deux autres projets seront fonctionnels en 2008, le premier à Tanger (140 MW) et le second à Essaouira (60 MW).

Par ailleurs, au niveau du financement des projets concernant les ER, il faut noter l’implication des bailleurs de fonds étrangers, tels que l’AFD (Agence françaises de développement), KFW (une banque allemande) et la BEI (Banque européenne d’investissement).

600 Kw par habitant
Le Maroc reste un faible consommateur d’énergie par rapport aux pays de la région. En 2005, la production nationale globale a été de 12,3 millions tonnes équivalent pétrole (TEP). Ce qui donne une consommation moyenne par habitant de 0,4 TEP, alors qu’en Tunisie, elle est de 0,82. Pour la consommation électrique, elle est de 600 kw contre 990 kw en Tunisie.

Nour Eddine El Aissi
Source: L'Economiste

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