E-learning à la carte: une première au Maroc et dans le monde

Ce système se décline en deux offres : une première carte d'accès de 20 DH pour une heure en plus d'une heure offerte pour la période de lancement et une deuxième carte de 50 DH pour 3 heures. Cette durée est aussi doublée pour se transformer en un forfait de 6 heures. D'autres cartes, adressées aux institutionnels, compteront plus d'heures et de produits spécifiques.

Ces forfaits permettent un accès à la connaissance de manière libre et conviviale. Les usagers peuvent apprendre à n'importe quelle heure et à n'importe où. Les programmes vont de la lutte contre l'analphabétisme à l'apprentissage de la langue arabe pour les «Marocains du Monde» en passant par l'initiation aux langues étrangères nécessaires au développement de notre pays, (français, anglais, espagnol,…).

Ces programmes sont préparés par des infographistes avec la collaboration de pédagogues qui enseignent les matières dont les produits sont développés.
Ayant constaté, aujourd'hui, que le véritable problème du e-learning, surtout dans les pays émergents, était relatif au mode d'accès en l'absence d'une méthode de payement appropriée, les deux associés ont pensé à mettre en place un système de cartes de formation prépayée.

«Bien que le principe soit très simple, personne n'y a pensé, du moins à la date où j'ai déposé le brevet, c'est-à-dire le 22 février 2006. Bien que nous soyons les premiers à avoir déposé le business modèle de ce produit, nous n'avons pas la prétention d'avoir inventé quoi que ce soit dans le e-learning ni dans l'Internet et encore moins dans la carte prépayée. Notre seul mérite est de les avoir reliés ensemble», explique Eric Mitelman. Aujourd'hui, le défi des deux associés est de pénétrer de nouveaux marchés.

Au lieu de perdre leur temps à s'inscrire dans les produits concurrents des grandes multinationales, spécialisées dans le e-learning, ils ont fait le choix de se positionner dans des marchés niches pour répondre à des besoins spécifiques. L'un des premiers marchés, et non des moindres, qui est en cours de finalisation est l'enseignement de l'arabe classique aux MRE. Des contacts ont été, d'ores et déjà, établis avec Nezha Chekrouni, ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger, pour mettre en place les termes d'une collaboration entre les deux parties.

«En fait, nous proposons de donner aux MRE une carte Axéo en collaboration avec le ministère ou une carte du ministère en collaboration avec Axéo, selon les modules qui seront choisis», précise E. Mitelman. Dans un cas comme dans l'autre, le ministère de tutelle en récoltera un double intérêt.

Le premier étant de se rapprocher des MRE en leur redonnant accès à leur culture. Mustapha El Bouri, qui est lui-même un MRE, en sait quelque chose. Quand il est rentré au Maroc après avoir vécu en France et en Angleterre, il ne parlait pas l'arabe.

Il aurait aimé disposer d'un tel outil pour apprendre la langue de ses ancêtres. A tous ceux qui sont dans la même situation, il a voulu offrir la possibilité de renouer avec leurs origines tout en utilisant une nouvelle technologie, celle-là même qu'ils ont l'habitude de manier à l'étranger.

Le second intérêt de ce projet consiste à donner au ministère la possibilité de rester en contact avec les MRE dans la mesure où lorsque ces derniers seront inscrits sur notre site, on aura la possibilité de récupérer des centaines de milliers d'adresses e-mails. Ce qui constitue une base de données inestimable et très spécifique. C'est dire que l'avantage est double pour le ministère.

Autres chantiers d'Axéo, celui de l'apprentissage de l'amazigh ainsi qu'un autre projet relatif à l'enseignement des préceptes de la religion, qui est en cours de préparation. Il a pour but de propager des valeurs religieuses tolérantes. Là, c'est l'associé musulman Mustapha El Bouri qui le prend en charge. Ce volet délicat a été élaboré en partenariat avec un imam qui est en même temps un pédagogue.

«Nous avons, en ce moment, beaucoup d'autres projets qui sont en cours de développement et qui s'adressent soit à des organismes étatiques parce qu'ils correspondent à un besoin spécifique, soit à des associations, marocaines ou étrangères susceptibles de financer le développement. Nous avons aujourd'hui en notre possession un outil de communication et de formation qui est inestimable», nous apprend M. Mitelman. Cet outil cible, justement, toute personne ayant besoin d'apprendre.

C'est dans ce sens que la société Axéo a commencé à démarcher dans les cybercafés pour le mettre à la disposition d'un grand nombre de clients. Sur un autre front, les négociations vont bon train avec les deux opérateurs téléphoniques, plus particulièrement avec Méditel qui a été plus réactif. Un vaste programme est en train de se mettre en place en utilisant son réseau de distribution.

Kenza Alaoui
Source: Le Matin