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Rapport : l’émergence d’un autre Maroc

Oxford Business Group (Cabinet international d’intelligence économique) a établi un rapport sur différents secteurs marocains (finances, industrie, tourisme, énergie, télécoms...). Rapport intitulé « Emerging Morocco 2006 ». La réalisation du rapport a requis plus de 6 mois de travaux et la conduite de 150 entretiens avec des acteurs du gouvernement, des opérateurs publics et privés, menés par 6 analystes. Dirigée par Benjamin Jullien d’Oxford Business Group, l’étude a vu la collaboration de la direction des investissements et d’autres partenaires de recherche tels CFG Group, KPMG Maroc, Kettani Law Firm, la Chambre américaine de commerce, chacun prospectant dans son domaine de compétence. La variété des collaborateurs et leur spécialisation a contribué à l’élaboration en 200 pages, d’un manuel délimitant les dernières avancées multisectorielles et analysant le renouveau politique et économique d’un Maroc qui puise son énergie dans son ouverture, aussi bien interne qu’externe. Un renouveau qui est largement synonyme de développement des secteurs touristique, immobilier et télécoms.

Politique nationale et internationale

CÔTÉ politique, le chapitre de « Emerging Morocco 2006 » qui y est dédié rappelle notamment le programme de l’IER (instance Equité et réconciliation, chargée d’enquêter sur les années de plomb et d’en solder les comptes). Il aborde la Moudawana, réforme étonnante du code de la famille qui appelle des révisions complémentaires.

Sur le plan international, il est souligné que la coopération entre le Maroc et l’Union Européenne s’est constamment renforcée et que ces progrès semblent légitimer le Maroc dans sa démarche visant à atteindre un statut plus avancé dans son association avec l’Union. Une perspective porteuse d’espoirs et d’opportunités aussi bien pour le royaume que pour son principal partenaire.

Dans la lutte contre l’émigration, le Maroc s’en sort très bien et déjoue 5.500 tentatives d`émigration clandestine en 2006. Au début du mois de juin, Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, souligne que les autorités du royaume ont démantelé 120 réseaux de traite d`êtres humains. Selon le ministre, en 2005, plus de 480 réseaux spécialisés dans l`immigration clandestine ont été démantelés et près de 30.000 tentatives d`immigration clandestine mises en échec, dont 8.000 impliquant des émigrants clandestins marocains et 22.000 ressortissants appartenant à des pays d`Afrique subsaharienne, ainsi que d`autres provenant de pays asiatiques et maghrébins.

Le conflit du Sahara a sa bonne part dans le rapport. Il y est conseillé au Maroc, avec la réactivation du Corcas et la préparation d’un projet d’autonomie, d’assurer une concertation aussi large et ouverte que possible, de façon à pouvoir se présenter devant les Nations Unies avec un projet bénéficiant de l’appui des populations locales, pour parvenir à une issue politiquement acceptable par toutes les parties.

Défis économiques

Sécheresse, hausse continue du prix du pétrole, opération Intilaka des départs volontaires, assainissement des caisses de retraite, sont parmi les « chocs importants », juge le rapport, que la stratégie macroéconomique marocaine a pu absorber et en atténuer les dégâts. In spite, un niveau élevé d’investissement public a été concrétisé et devrait avoisiner les 10 milliards cette année. Le principal facteur de ce succès, détaille « Emerging Morocco 2006 » est que l’économie nationale est enfin parvenue à déconnecter, jusqu’à un certain degré, la croissance non agricole de l’évolution du PIB agricole. En témoigne le fait que malgré la sécheresse, la croissance du PIB non agricole s’est maintenue au-dessus de 4% l’an dernier et devrait approcher les 5% en 2006, tandis que la bonne récolte qui s’annonce devrait permettre à la croissance totale d’atteindre 7%. Les analystes du cabinet international se sont arrêtés sur l’offshoring, et le plan Emergence qui est en train de se concrétiser à rythme rapide. Le plan Emergence devrait encore s’accélérer avec le développement des zones dédiées, en premier, à la capitale économique, Casablanca, puis à Rabat pour prendre pied dans d’autres villes. Le renouveau du Maroc ne pouvait se faire sans l’immobilier et le tourisme. Ces derniers secteurs connaissent un développement sans précédent, avec une vague de projets structurants. La livraison progressive des méga-projets du plan Azur, ainsi que les autres développements à l’intérieur du pays, combinés à la libéralisation aérienne et à une politique de promotion agressive, devraient permettre de soutenir la croissance actuelle du secteur et d’atteindre les objectifs de la Vision 2010. Même si les 10 millions de touristes semblent devoir se matérialiser plutôt vers 2011 ou 2012. Afflux des capitaux étrangers, modernisation du secteur des télécommunications, entrée en vigueur de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis, industries automobile et aéronautique, développement spectaculaire du micro crédit, champions de la finance tels Attijariwafa bank et RMA Watanya, « 2006, Emergence d’un Maroc nouveau », ou « Emerging Morocco 2006 » a surfé, en 200 pages, sur les axes leviers du pays et détecté ses points faibles. Le rapport passe en revue les efforts déployés par les autorités pour améliorer l’environnement économique et le climat des affaires. Le Maroc, semble avoir formulé une vision claire de son évolution et de son insertion dans l’économie mondiale. Toutefois, il ne pourra pas relever les défis sociaux, à commencer par ceux de l’emploi et du développement humain, conclut le rapport.

Imane Berradi
Source: Le Repoter

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