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1res Assises Internet au Maroc : Pas assez de contenu local!

L’Internet pénètre de plus en plus de foyers mais, aux yeux des opérateurs, le rythme est encore trop lent. Seuls 120.000 ménages marocains disposent en effet d’une connexion Internet à domicile, soit un taux de pénétration dans la population totale de 0,4%.

Le nombre d’utilisateurs potentiels représente environ 600.000 individus ayant accès à Internet à domicile, selon la première enquête nationale sur l’utilisation des technologies de l’information, dont les résultats ont été rendus publics en septembre dernier. Celle-ci a été réalisée par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et l’Association des professionnels des technologies de l’information (Apebi). Le mode de connexion demeure encore dominé par celle de type RTC (Réseau téléphonique commuté), mais l’ADSL représente déjà plus de 45% de part de marché.
En dehors du domicile, ce sont 3,7 millions de Marocains qui accèdent à la toile, soit 12% de la population, note l’étude. Ce type de connexion inclut aussi bien la connexion à titre privé que celui professionnel.

Les points d’accès public à Internet sont les plus fréquents avec 88,4% des internautes. Selon l’enquête, les lieux de travail (11,9%) et d’études (10,2%) arrivent en deuxième et troisième positions.
Les principaux usages de la toile sont la recherche d’informations (95%), suivie des loisirs (jeux, musique…) avec 63% des réponses et de la communication via la messagerie (44,1%). L’e-commerce et la banque en ligne arrivent loin derrière avec seulement 2,7 et 2,1%.
Le budget alloué à Internet reste assez restreint au Maroc. Près de 64% des internautes y consacrent moins de 100 DH mensuellement, révèle l’étude. En milieu rural, 72,6% dépensent moins de 50 DH pour cet outil.

Qu’est-ce qui freine une plus large utilisation? En milieu rural, l’analphabétisme ou le manque de formation constituent le principal motif, suivis de la cherté de la connexion. En milieu urbain, ce dernier argument représente la première raison avec 58% des réponses. Le non-équipement en ordinateur (38%) est également l’un des principaux freins. Les internautes qui ont évoqué le manque de moyens comme raison de l’absence d’accès Internet à domicile ne représentent que 3,8%.

Si le réseau des réseaux est perçu comme utile pour l’information, la communication, la formation et les loisirs, il a aussi ses points négatifs. Les plus fréquemment cités sont «le mauvais contenu pour les enfants», avec plus de la moitié des réponses et «le prix trop élevé» (46,3%). On lui reproche aussi la mauvaise qualité du débit et pas suffisamment de contenu local, comme l’a d’ailleurs souligné l’ANRT dans son rapport 2004.

Pour ce qui est des entreprises, 90% d’entre elles disposent d’une connexion à Internet, soit environ 35.000 unités.
Le secteur des services et du transport occupe la première place avec 96% des entreprises connectées. Suivent le secteur primaire (92%), l’industrie et la construction (86%) et le secteur technologique (84%).

Les offres ADSL sont de loin les solutions les plus utilisées par les entreprises. Elles sont choisies par plus de 60% des entreprises utilisant Internet et plus de 85% de celles se connectant en haut débit, note l’enquête.
Par ailleurs, plus d’un tiers (38%) des entreprises déclarent disposer d’un site Web, soit environ 15.600 sites. Les trois quarts d’entre elles disposent d’un nom de domaine propre et dans trois cas sur quatre, ce site est de type commercial.

Côté e-commerce, seuls 14% des entreprises connectées à Internet déclarent avoir recours à des achats en ligne. Dans 95% des cas, le montant ne dépasse pas 4% du volume global des achats de l’entreprise. Normal, en l’absence d’un cadre légal, il est difficile de développer cette pratique. Selon l’enquête, le secteur des services et de transport déclare avoir recours à l’achat en ligne dans 18% des cas contre 12% pour le secteur primaire et celui de l’industrie et la construction. La vente en ligne, quant à elle, est peu développée puisque seuls 4% des entreprises interrogées y ont recours.

En terme d’intention de vente dans les 12 prochains mois, 15% des entreprises déclarent envisager cette possibilité, révèle l’enquête. Le secteur industrie/construction effectue une percée puisque ses intentions sont identiques à celles du secteur technologique (17%)

Mohamed AKISRA
Source : L'Economiste

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