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L’Office marocain de Tourisme en quête de compétences

La restructuration de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) est en marche. Son directeur général cachait à peine sa satisfaction lors d’une rencontre la semaine dernière avec la presse à Casablanca. L’Office devra se concentrer sur sa mission unique qu’est le marketing, dit-il.

Une première. Les comptes l’Office seront cette année certifiés et audités. Un système de procédures comptables sera aussi mis en place, outre la reconstitution de la comptabilité sur les dix dernières années. « Nous voulions que l’ONMT fasse l’objet d’un contrôle d’accompagnement au lieu d’un contrôle à posteriori », explique Abbas Azzouzi, directeur de l’ONMT, se félicitant, au passage, de la baisse des coûts de fonctionnement ayant passé de 119 millions Dh en 2002 à 106 Mdh en 2005. En 2006, ils ne devraient pas dépasser les 100 Mdh. Les économies ainsi dégagées (près de 12%) devraient être louées, selon M. Azzouzi, à la promotion, activité principale de l’Office.

Les quatre établissements hôteliers encore propriété de l’Office sont aujourd’hui en cours de cession, au même titre que la rétrocession des campings. Le produit de ces cessions devra servir à apurer le passif de l’Office, notamment le paiement des dettes de la CNSS, estimées à 44 millions Dhs, et le passif lié aux hôtels (14 Mdh). « L’Office devra se concentrer sur sa mission unique qu’est le marketing et la promotion », souligne M. Azzouzi.

Autre chantier important est la redéfinition des métiers et des compétences internes de l’ONMT. Un plan de formation est en gestation ainsi qu’un nouveau statut de personnel. La politique de rémunération sera désormais basée sur les compétences et le mérite et non plus l’ancienneté. L’ONMT est par ailleurs en quête de nouveaux profils notamment dans le marketing et le commercial. Dans un entretien accordé à Menara, son directeur général, estime qu’il ne sert absolument à rien d’augmenter les ressources de l’Office s’il demeure dépourvu de cadres et de compétences qui soient à la hauteur.

Le budget de l’Office s’élèvera en 2008 à 675 Mdh, grâce notamment à l’accompagnement de l’Etat (de 300 MDh à 500 MDh) et à la réforme de la TPT (taxe de promotion touristique), qui connaîtra une hausse de 3Dh en moyenne. La réforme de la TPT se décline aussi en une simplification du mode de calcul (la TPT sera facturée séparément) et de collecte (possibilité d’externaliser la collecte à un organisme spécialisé).

La stratégie marketing de l’office se veut de plus en plus ciblée et distingue entre deux phases : avant 2007 (le Maroc essentiellement une destination culturelle) et après 2007, où l’accent est mis sur le balnéaire et le culturel. A noter que jusqu’à présent, le Maroc demeure une destination pour les « touristes sans enfants ».

Le balnéaire pourrait inverser la donne. D’après les résultats d’une étude menée par l’ONMT auprès de certains marchés émetteurs, il ressort que le Maroc n’exerce pas un charme particulier sur les touristes européens et que 23 % ont la volonté de s’y rendre, contre seulement 3% qui préparent leur voyage au Maroc. Concernant la perception de l’image du Maroc, beaucoup pensent à des harcèlements quotidiens, au manque d’hygiène et au peu de tolérance. Beau travail en perspective !

Said El Hadini
Source : Menara

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