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Avec une note de 3,2/10 : Le Maroc s'enlise dans la corruption

La corruption ne recule pas dans notre pays. Pire, elle est en train de s'aggraver, si on se réfère aux résultats relatifs à l'Indice de perception de la corruption qui viennent d'être publiés par Transparency international.

L'Association marocaine de lutte contre la corruption réagit et met en avant la nécessité d'une stratégie concertée de lutte contre la corruption.

En 2005, le Maroc se positionne au 78e rang parmi les 158 pays concernés par les enquêtes relatives à la perception de la corruption. Il obtient la note peu enviable de 3,2 point sur 10, dans l'échelle de la transparence. Ce résultat s'effectue sur la base d'études réalisées par 8 organismes indépendants sur la base de sondages effectués auprès des milieux d'affaires, d'analystes de risques pays, de diplomates et d'universitaires.
A cette place non réconfortante, le Maroc est au même rang que le Sénégal, Sri Lanka, ...

Ainsi, et à l'exception de l'amélioration constatée en 2000 avec l'obtention de 4,7 points et l'emplacement au 37e rang, l'évolution du classement du Maroc n'a cessé de se détériorer en reculant du 45e rang en 1999, au 52e en 2002, 70e en 2003 et ensuite au 77e rang en 2004. Quant aux notes moyennes successives récoltées, elles ont baissé de 4,1 points en 1999, à 3,7 en 2002, 3,3 en 2003, 3,2 en 2004 et 3,2 points en 2005.

Dans son nouveau classement, le pays se trouve précédé par neuf pays arabes, en l'occurrence, Oman (28e), EAU (30e), Qatar (32e), Bahreïn (36e), Jordanie (37e), Tunisie (43e), Koweït (45e ), Egypte, Arabie Saoudite et Syrie (70e ). En revanche, il devance le Liban, l'Algérie, le Yémen, la Palestine et l'Irak.

Devant ces résultats qui confirment l'aggravation d'un fléau qui ravage amplement le pays et dont les conséquences sont néfastes pour son développement économique et social, Transparency Maroc réagit en tirant de nouveau la sonnette d'alarme tout en estimant que «le renversement de la tendance est possible» si «une volonté réelle traduite en mesures concrètes» existe.

Ces mesures devraient assurer l'indépendance du système judiciaire et l'effectivité de la loi, mettre en oeuvre le principe de l'obligation de rendre compte à tous les échelons et les rouages de l'Etat, garantir le respect des droits par l'efficacité de recours immédiats et enfin donner suite aux différentes affaires révélées à l'opinion publique et dépasser les situations d'impunité.

L'ONG marocaine de lutte contre la corruption insiste également sur l'urgence de l'élaboration d'une «stratégie nationale avec l'adhésion et la participation des citoyens et tous les acteurs ainsi que la mise en oeuvre concertée du plan d'action de lutte contre la corruption proposé par le gouvernement en juillet 2005».

Enfin, elle considère qu'il est urgent que le Maroc ratifie la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption - signée en décembre 2003 par notre pays - et mette en oeuvre, de manière concertée, toutes ses dispositions.

Parmi les dispositions les plus recommandées par L'ONG, celle de doter le pays, d'une agence de lutte contre la corruption bénéficiant de missions et d'une assise juridique claires, de l'indépendance sur le plan des moyens humains, financiers et matériels pour assurer son « efficacité et crédibilité ».

Mustapha Znaidi
Source : Al Bayane

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