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Marrakech: Se nourrir de cactus, c’est possible!

C’est le premier projet à voir le jour du programme d’incubateur d’entreprises de la faculté Semlalia de Marrakech (université Cadi Ayyad). Et il est de taille.

C’est un projet né au sein de l’incubateur Ma-in de la faculté. Ses fondateurs s’apprêtent à créer la première unité industrielle pour produire des compléments nutritifs à partir d’une plante peu utilisée mais bien présente au Maroc: le cactus. Nabatop (c’est le nom de la société) va transformer donc ces plantes pour diverses valorisations. Plusieurs composants sont en projets, que ce soit dans l’industrie alimentaire, cosmétique ou pharmaceutique.

Le processus ou du moins l’identification de la substance active, ont été découverts il y a presque 10 ans par le porteur de projet, Mohamed Elaghdaf Malainie, (encore étudiant doctorant). “Il a fallu apporter des recherches nécessaires au sein d’un laboratoire qui demandaient des moyens importants”, explique-t-il. Et c’est au sein de la faculté, où Malainie a fait ses études, qu’il a développé la découverte jusqu’à ce qu’il aboutisse à des résultats concrets et puisse intéresser des laboratoires internationaux et aussi un investisseur.

Les unités industrielles vont démarrer leurs activités début 2006 d’abord à Youssoufia, ensuite à Kelâat Sraghna et, à moyen terme, dans la région Abda Doukkala.

L’entreprise débute avec un contrat commercial de 10 millions de DH et 30 emplois permanents. Elle devra par ailleurs générer entre 50.000 et 100.000 journées de travail dans le milieu rural. Ce nouveau entrant dans l’industrie du cactus prévoit, au terme de 5 ans d’activités, un chiffre d’affaires de 2 millions de DH. C’est avec l’aide de plusieurs partenaires, dont le service culturel de coopération de l’ambassade de France, que le projet s’est transformé depuis peu en SARL au capital de 1,2 million de DH et avec comme actionnaire principal un industriel français, Jean-François Martinez. Fondateur du cabinet de recherche Isotop International qui développe une activité de conseil au Maghreb, Martinez était à la recherche d’un projet à double objectif: “business industriel à valeur ajoutée et qui aurait des retombées sociales”, indique-t-il.

Autres actionnaires, Malainie, porteur du projet, et l’université Cadi Ayyad. Depuis l’avènement de la loi 01-00 concernant l’autonomie des universités, cette dernière peut désormais participer ou même créer des entreprises. C’est ce qu’elle compte désormais faire pour l’ensemble des projets en incubation. En effet, deux autres projets sont particulièrement avancés et les entreprises devront voir le jour incessamment. “Il s’agit de la pénicilline et du charbon actif”, indique le doyen de la faculté Semlalia, Lahcen Ameziane El Hassani.

L’incubateur universitaire de Marrakech (Ma-in) a été créé au sein de la faculté des sciences de Semlalia à Marrakech en 2001. Aujourd’hui, il bénéficie de la collaboration de plusieurs partenaires dont le réseau marocain d’incubation essaimage, le centre national de recherches scientifique et technique, mais aussi des industriels locaux comme les miniers et les laboratoires de recherches.

Badra BERRISSOULE
Source : L'Economiste

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