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La bureaucratie freine l'envie d'investir des MRE

A l'instar de toutes les villes du Maroc, la capitale a fêté le 10 août, la journée nationale du migrant. Des dizaines de Marocains résidant à l'étranger se sont réunis au siège de la wilaya de Rabat pour exprimer aux responsables de la ville leurs préoccupations.

Nombreuses sont leurs doléances. Kerkab Taïb établi en France depuis voilà 33 ans, à titre d'exemple, espère récupérer un terrain qui revenait à sa famille au protectorat. Il a beau contacter les administrations dans plusieurs villes pour avoir une réponse concrète, en vain. “L'administration nous a brouillé les pistes. On nous dit à l'heure actuelle que cette terre est domaniale. Je veux savoir est ce qu'il est possible ou pas de la récupérer. C'est mon droit ”, affirme-t-il.

Il ajoute, par ailleurs, que plusieurs MRE ont peur d'investir au Maroc. La bureaucratie, la corruption et la lenteur des procédures sont, en effet, autant d'obstacles qui freinent l'envie des immigrés de réaliser des projets dans leur pays d'origine. “ La publicité qu'on fait à la télévision pour nous souhaiter la bienvenue n'est que superficielle. La réalité est autre. On n'a plus confiance”, estime Halima Al Bidaa.

Elle n'est pas la seule à souligner ce point. El Ouahdani Mohamed qui habite la Hollande depuis des dizaines d'années le signale aussi. Il croit que l'intérêt porté aux Marocains résidant à l'étranger n'est que saisonnier alors qu'on doit penser à eux durant toute l'année. “Nous vivons beaucoup de problèmes à l'étranger dans le domaine de l'éducation notamment. Mais, personne ne se préoccupe de ce point. Au Maroc, nous souffrons de la lourdeur des impôts. Il est inconcevable que je paie l'impôt de la propreté alors que je n'habite pas dans ma maison toute l'année”, se lamente-t-il.

El Ouahdani Mohammed tient à tirer la sonnette d'alarmes sur une question importante. Il s'agit de la troisième génération qui a de plus en plus tendance à oublier son pays d'origine. Des efforts considérables devront être déployés dans ce sens. “Il est inconcevable que les MRE paient 600 dirhams pour le timbre du passeport alors qu'au Maroc, on ne paie que 300 dirhams. C'est l'un des agissements qui font que la troisième génération ne se préoccupe plus de son pays ”, s'exclame-t-il.

Mais, si la méfiance est le sentiment de quelques MRE, d'autres sont optimistes comme A. Kharbouch résidant en Italie depuis 15 ans. Il a l'intention de réaliser un projet prochainement à Rabat, à Hay El Menzeh : “ L'Etat fait un grand effort pour nous aider et nous faciliter l'investissement. C'est pour cette raison que je suis venu à la wilaya pour connaître les différentes opportunités. ”

Plusieurs responsables ont été présents lors de cette cérémonie d'accueil des MRE : le wali de Rabat, le président du Conseil de la ville de Rabat, le président de la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, le directeur du centre d'investissement, des représentants de différents ministères, des parlementaires…

Tous ont prié les immigrés d'exprimer leurs craintes et demandes. La communication directe est selon Omar El Bahraoui, le président du Conseil de la ville de Rabat, le secret règlement de tous les problèmes.

Jihane Gattioui
Source : Le Matin

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