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Ouverture des négociations de pêche entre l’UE et le Maroc

Après quatre ans de blocage, l’Union européenne et le Maroc vont commencer le 25 juillet à Bruxelles, à négocier un nouvel accord de pêche.

Les observateurs prédisent le début d’un bras de fer car les deux parties ont prouvé par le passé qu’elles étaient déterminées et coriaces au point d’avoir, en 2001, rompu leurs pourparlers. Les Européens avaient alors jugé démesuré le montant de la compensation financière exigé par Rabat pour renouveler l’accès à ses eaux territoriales et 600 chalutiers communautaires avaient dû regagner leurs ports d’attache, en Espagne notamment.

Aujourd’hui, tout le monde est disposé à se rasseoir autour de la table de négociations. L’Europe souhaiterait que sa flotte regagne les eaux marocaines dès mars ou avril 2006. De son côté, le Maroc a prévenu : il rejettera tout arrangement qui ne prendrait pas en compte ses intérêts et la préservation de ses ressources halieutiques. Les bateaux communautaires seraient autorisés à pêcher des poissons de fond (morue, bar..) et des petits pélagiques (sardines, anchois, maquereaux…) dans les zones les moins exploitées par la flotte marocaine, En revanche, ils pourraient se voir exclus de la pêche aux céphalopodes (poulpes, calamars) et aux crustacés (crevettes, langoustes). Ces deux espèces sensibles représentaient jusqu’en 1999, près de 70% des prises européennes. Mais Bruxelles se montre aujourd’hui conciliant. Depuis un an, l’Europe est en train de revoir tous ses accords conclus avec des pays côtiers africains pour créer de nouveaux partenariats basés sur une politique de pêche durable et sauvegarder, à terme, son propre approvisionnement en poissons.

La flotte communautaire limitera ses captures aux surplus, en tenant compte de l’état des stocks marocains, affirme Bruxelles qui précise que ces stocks doivent être évalués à la lumière des rapports réalisés par les instituts marocains, par la FAO et d’une récente étude scientifique commandée par la Commission européenne.

Elle serait aussi moins nombreuse que par le passé. Sur les quelques 550 bateaux européens - dont environ 300 espagnols - ayant déjà déposé une demande pour pêcher dans les eaux marocaines, seule une centaine pourrait, en fin de compte, décrocher les licences nécessaires.

Anne-Marie Mouradian
Source : RFI

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