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Le grand chantier des autoroutes

Cap sur El Jadida et Marrakech
Les deux autoroutes prêtes pour fin 2006
Tanger-Oued Rmel, un ouvrage laborieux

L’autoroute Rabat-Tanger est terminée. A quand l’autoroute pour Marrakech? Et El Jadida? Et Oujda? Ce n’est certainement pas la première fois que la société des Autoroutes du Maroc (ADM) est confrontée à ce genre de questions. A plusieurs reprises, elle a dû expliquer qu’elle ne se contente pas de tracer les bornes et de mettre le bitume. Les autoroutes nécessitent de gros travaux. Et leur construction requiert du temps, de l’argent et une grande technicité.
Pourtant, ces questions se posent avec acuité en période estivale où la circulation enregistre un pic.

Où en sont les chantiers en cours? Maintenant que l’axe Rabat-Tanger est bouclé (il aura pris quand même 10 ans), les liaisons vers Marrakech et El Jadida sont devenues une urgence.
D’abord, en raison du développement économique et puis surtout des graves accidents de la circulation. A l’heure actuelle, la route d’El Jadida est la plus meurtrière du Maroc. Virages, circuits étroits et délabrés, taxis blancs, poids lourds… On peut frôler la mort à tout moment sur cette route.

Si tout va bien, l’autoroute vers la capitale des Doukkala sera terminée d’ici octobre 2006, indique ADM. En effet, il ne reste plus que le tronçon Tnin Chtouka-El Jadida qui s’étale sur 28 kilomètres. La réalisation des travaux a été confiée à l’entreprise koweïtienne Burhan pour un montant de 547 millions de DH. La même d’ailleurs qui a réalisé le tronçon Had Soualem-Tnin Chtouka. Ce tronçon vient justement d’être mis en service fin juin.

D’une longueur de 79 km, l’autoroute Casablanca-El Jadida permettra de faire face au trafic intense sur la route nationale numéro 8.
Dans le Nord, tout n’est pas fini. Tanger n’est pas la dernière station du réseau. Le grand ouvrage concerne maintenant l’axe Tanger-Oued Rmel. Enjeu: desservir le port Tanger-Med. Mais les coûts seront exorbitants en raison des aménagements à faire. Il faut compter quelque 4,2 milliards de DH non compris les expropriations et les études.
Là encore, l’expertise turque sera sollicitée à travers les entreprises de construction Mak Yol et Tekfen. Comme pour Asilah-Tanger, ce tronçon sera difficile à construire en raison de la nature du sol.

Dans la case des projets laborieux, on retrouve aussi l’autoroute Marrakech-Agadir d’une longueur de 233 km qui sera prête pour fin 2009 et celle reliant Fès à Oujda. Celle-ci, longue de 320 km, engloutira pas moins de 6 milliards de DH en raison de la rudesse des reliefs. Pour ce genre de projets, il est indispensable d’avoir de grands bailleurs de fonds. Les plus sollicités sont le Fonds Hassan II, la Banque européenne d’investissement, le Fonds koweïtien et le Fonds arabe de développement.

Mais malgré les gros financements et la technicité des constructeurs, l’autoroute au Maroc n’est pas encore une véritable industrie où se multiplient les services (restauration, aires de repos…) et les systèmes d’information pour la sécurité. Le squelette autoroutier prend forme. Maintenant, il faut sérieusement penser à l’habiller pour créer de véritables pôles d’activité.

A ce rythme, ce n’est qu’en 2010 qu’un voyageur d’Oujda pourra atteindre Agadir par l’autoroute. Parcourir le Maroc de bout en bout aidera certainement à l’éclosion des différents services autoroutiers.

Mais pour l’instant, les Casablancais et les R’batis commencent à souffrir sur l’autoroute Casa-Rabat en raison des «bouchons», devenus fréquents au moment des vacances et pendant les week-ends. La situation n’est pas aussi critique qu’en France certes, mais il arrive parfois qu’on roule à 40 km à la sortie de Casablanca! Pourquoi payer le passage alors? C’est l’autoroute la plus utilisée et donc la plus lucrative. Près de 24.000 voitures y transitent chaque jour. Ce qui a poussé ADM à programmer un élargissement. Ce dernier sera entamé lorsque le seuil du trafic atteindra 28.000 voitures par jour. C’est donc pour bientôt.

Pour l’instant, ADM est dans une dynamique de construction. Elle a donc besoin d’argent. Mais maintiendra-t-elle les mêmes tarifs lorsque les autoroutes seront amorties?

Source : L'Economiste

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