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Délocalisation - Belahrach : «Le Maroc offre plusieurs avantages»

ALM : Nous assistons actuellement à un véritable mouvement de délocalisation d’entreprises étrangères au Maroc. Qu’est-ce qui explique, à votre avis, l’attrait que représente le Maroc pour ces entreprises ?

Jamal Belahrach : Les attraits sont multiples à mon avis. Il y a d’abord l’avantage économique que représente notre pays, notamment en matière de la main-d’œuvre aussi bien qualifiée et nettement moins chère que la main-d’œuvre française par exemple, la France étant le plus qui délocalise le plus vers le Maroc. Il y a aussi l’avantage que représente la législation sociale marocaine pour ces entreprises, dans la mesure où les travailleurs marocains se voient tenus de travailler aussi bien les jours fériés français que marocains. Sans oublier les salaires, 3 à 4 fois plus bas au Maroc comparativement à la France. A cela s’ajoutent l’avantage de la proximité géographique du Maroc vis-à-vis de l’Europe et la proximité culturelle vis-à-vis des pays qui délocalisent vers le Royaume, à commencer par la France. Sans oublier le coût des télécoms qui n’est pas lourd à supporter pour ces entreprises et les avantages qu’accorde le gouvernement face à de grands projets de délocalisation. Ces facteurs combinés font que le Maroc est une destination idéale pour les délocaliseurs.


Nous assistons également à une vague anti-délocalisation dans des pays comme la France, menée tambours battant et mesures fiscales aidant. Pensez-vous que cette vague est légitime ?

Lutter contre la délocalisation relève d’un combat d’arrière-garde. On ne peut pas contrarier le sens de l’Histoire. En France, il existe un véritable problème de coût économique pour les entreprises. Il existe aussi une crise de modèle social. Tenter de limiter les délocalisations revient à remettre en question tout un système, qui se veut libéral. D’autant qu’on ne peut pas lutter contre une évolution normale, mondialisation oblige, même en mettant en place des zones franches et en accordant des avantages fiscaux. A mon avis, le débat qui a lieu actuellement en France concernant les délocalisations relève plus du chantage de certaines entreprises, qui ambitionnent de gratter plus d’avantages fiscaux que d’une véritable stratégie. Et toutes les mesures fiscales que l’on pourrait imaginer ne sauraient valoir toute la marge de rentabilité que les sociétés délocalisées obtiennent d’office. Ce que gagnent les délocaliseurs dépassent de loin les schémas économiques les plus intéressants.


Que doit faire le Maroc pour encourager ces délocalisations ?

Il faut d’abord définir le type d’industries qui nous intéressent, définir les services à proposer aux entreprises travaillant dans ces secteurs et établir une véritable stratégie à même d’attirer les investisseurs.
Nous disposons d’un Office du tourisme. Pourquoi ne pas envisager un Office de l’investissement qui ne se contentera pas d’organiser des salons par-ci, par-là, mais qui mettra en place une politique de promotion du Maroc, avec des projets concrets, clé en mains. Si les Français ont leur France-expo au Maroc, on n’a qu’à faire de même…partout dans le monde.

Tarik QATTAB
Source : Aujourd'hui le Maroc

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