Les MRE, premiers clients du tourisme

En termes de progression, ce sont 755.000 touristes de plus que la destination a attirés. La France demeure le premier marché émetteur à destination du Maroc avec 1,2 million d’arrivées au cours de l’année, soit une progression de 27%. L’Espagne a pour sa part réalisé la croissance la plus importante avec 333.000 arrivées contre 231.000 l’année précédente, soit une augmentation de 44%! La mise en place de dessertes aériennes entre plusieurs villes ibériques et des destinations touristiques marocaines, Marrakech et Agadir, a largement contribué à l’essor des flux touristiques entre les deux pays, même si les Espagnols sont plus nombreux à se déplacer par voie terrestre. La fin de l’année a été particulièrement spectaculaire puisque les variations ont atteint 88% (52.341 arrivées en décembre 2004 contre 27.876 en 2003) pour cette seule période. La proximité a, dans ce cadre, favorisé le déplacement des touristes espagnols vers le Maroc.
Le Royaume-Uni réalise également des performances notables en enregistrant une variation de 26% en 2004. Les arrivées en provenance de Grande-Bretagne ont été de 169.000 de janvier à décembre 2004 contre 134.000 une année auparavant.

Le développement du transport aérien par des vols directs a été, pour une large part, l’élément stimulateur de l’activité sur ce marché comme pour la majorité des pays émetteurs. Onze nouveaux transporteurs aériens ont fait leur entrée dans le ciel marocain: deux pour la France, un pour l’Espagne, trois pour la Belgique, trois pour l’Allemagne, un pour le Royaume-Uni et un pour l’Italie.
Mais le Maroc reste encore à des niveaux modestes au Royaume-Uni par rapport à la taille du marché. Par comparaison, le voisin espagnol a reçu quinze millions de touristes britanniques en 2004.
Le marché belge a également réalisé une percée à destination du Maroc avec une progression annuelle de l’ordre de 32%. Le nombre de touristes belges s’est ainsi établi à 106.000 contre 80.000 en 2003.

La plupart des marchés majeurs enregistrent des hausses au niveau des arrivées. Cette évolution ne doit pas cependant masquer les faibles volumes que le Maroc réalise sur des marchés comme l’Allemagne et l’Italie. Les arrivées en provenance d’Europe de l’Ouest totalisent 453.000 arrivées supplémentaires marquant ainsi une croissance de 27%.
Dans sa globalité, le tourisme national a renoué avec la croissance après l’année 2003 marquée par des événements peu enclins à favoriser l’activité: économie européenne en bas de cycle, guerre en Irak, climat d’incertitude dû aux actes terroristes. Certains pays comme l’Angleterre ou l’Allemagne, marchés fortement émetteurs, sont plus sensibles que d’autres.

Les chiffres des nuitées reflètent des tendances similaires: 13,2 millions contre 11,2 millions en 2003. La progression a ainsi été de 18%. Ces résultats n’incluent toutefois pas les performances des maisons d’hôte très fréquentées par la clientèle étrangère. Les Français restent ceux qui réalisent le nombre de nuitées le plus élevé: 46% du total.
La durée moyenne de séjour au niveau national se situe à environ 2,4 jours, avec cependant des disparités selon les villes.

La destination la plus prisée demeure Marrakech. Elle a accueilli 27% de touristes supplémentaires tout au long de l’année 2004, ce qui lui confère le rang de première destination nationale en termes de nuitées. Les performances enregistrées par Fès sont également remarquables: les arrivées y ont augmenté de 21%.

Les taux d’occupation des hôtels classés ont gagné quatre points par rapport à 2003 passant de 39 à 49%. L’offre en capacités s’est parallèlement élargie, ce qui amoindrit pour l’instant l’effet de la croissance de l’activité sur les résultats des entreprises hôtelières.
Marrakech enregistre le taux le plus élevé, soit 58% durant l’année écoulée. Agadir enregistre pour sa part 20% de plus.

Les recettes Voyages se sont établies à 34 milliards de dirhams marquant ainsi une progression de 12%. La recette moyenne par touriste est de 6.200 dirhams. Quant aux transferts de fonds des MRE, ils ont atteint plus de 37 milliards de dirhams, de loin la première ressource en devises du pays.

Amale DAOUD
Source : L'Economiste