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Autoroute : Le trançon Asilah-Tanger ouvert à la circulation en juillet prochain

La section Asilah-Tanger, dernier tronçon de l'autoroute Rabat-Tanger, a été réalisée jusqu'à présent à hauteur de 73 pc et sera ouverte à la circulation vers le mois de juillet prochain.

L'annonce a été faite, vendredi à Tanger, par le ministre de l'Equipement et du Transport, M. Karim Ghellab, à l'occasion d'une visite organisée pour la presse sur le chantier de construction de ce tronçon, long de 30 km.

M. Ghellab a affirmé que le gros des travaux a été déjà réalisé et que l'ouverture à la circulation de ce dernier tronçon interviendra dans le délai prévu initialement et qui coïncidera avec le début de l'opération retour des MRE transit-2005.

Le ministre a accompagné la presse sur le chantier de construction du chef d'oeuvre des ouvrage d'art de ce tronçon : le viaduc de Tahadart. Déjà construit à hauteur de 90 pc, ce viaduc, long de 1.371 m, constitue désormais le plus grand pont jamais réalisé au Maroc. M. Ghellab a expliqué que le choix de réaliser ce viaduc a été motivé par le souci de préserver l'équilibre écologique de la région.

En effet, le tracé autoroutier Asilah-Tanger traverse sur environ 15 km le site d'intérêt biologique et écologique de Tahadart, une zone forestière de 14.000 ha. Techniquement, il aurait été possible de se limiter à un ouvrage en remblai sur le lit de l'oued qui ne dépasse pas les 200 m. Mais une telle infrastructure opaque aurait l'inconvénient majeur d'ériger un obstacle physique d'une grande incidence sur l'environnement, a relevé le ministre.

Le viaduc a le mérite d'enjamber la vallée de l'oued Tahadart et de contourner une dense zone forestière sur 800 m environ. Le coût total de réalisation des travaux de l'autoroute Asilah-Tanger est estimé à 1,3 milliard dh.

Le budget est financé à hauteur de 760 millions dh par la banque européenne d'investissement (BEI) (69 millions euro), le reste étant assuré par les fonds propres de la société nationale des autoroutes du Maroc (ADM).

La réalisation de cette importante infrastructure routière à été confiée à l'entreprise turque DGUS-INSAT, qui dispose de solides références dans le domaine des grands ouvrages. Le coût moyen par km est estimé à 43,5 millions dh. Un des coûts les plus bas au monde.

Des responsables de l'ADM confient que la Banque Mondiale relève dans un de ces rapports cette caractéristique propre au Maroc. Le rapport de l'institution financière internationale explique cet avantage par une concurrence très forte entre les entreprises des travaux publics et l'encadrement stricte du maître d'oeuvre qui empêche la dérive des coûts en cours d'exécution.

Les délais de réalisation constituent une autre performance dans la construction des autoroutes au Maroc. S'il est convenu au niveau international qu'un tronçon de 25 à 40 km d'autoroute nécessite normalement un délai d'au moins quatre ans, celui d'Asilah Tanger ne dépasse pas 48 mois.

Et ce n'est pas en raison de la facilité du terrain. Le tronçon Asilah-Tanger représentait plusieurs défis qui ont requis l'utilisation de techniques coûteuses et des travaux titanesques.

L'une des principales difficultés est le fait que le tiers du tracé de l'autoroute est situé en zone compressible (sol à haute teneur en eau). Un terrain qui nécessite un traitement particulier pour le consolider, notamment la technique des drains verticaux. Pas moins de 30.000 km de tuyaux spéciaux ont été enfoncés à 20 m de profondeur pour drainer l'eau et permettre le tassement et la consolidation du sol.

Côté ouvrages d'art, l'autoroute compte 5 viaduc (2.077m), 7 passages supérieurs, 2 passages inférieures, 7 passages véhicules et 26 ouvrages hydrauliques. La construction du viaduc de Tahadart a nécessité, à lui seul, 10,8 millions kg d'acier, 57.000 m3 béton et 272 gigantesques poutres et 344 pieux d'un diamètre impressionnant. Le pont qui enjambe la magnifique vallée de Tahadart a été entièrement conçu par des ingénieurs et architectes marocains.

L'autoroute, qui traverse une zone abritant un écosystème riche et diversifié ainsi que la plus importante nappe phréatique de la région, a été accompagnée par plusieurs ouvrages visant la protection de l'environnement. Les eaux d'assainissement de l'autoroute, chargées en éléments polluants, seront acheminées via des fossés latéraux en béton vers des bassins de traitement.

Quant à la nappe phréatique Charf Laakab, elle sera protégée par la mise en place d'une géomembrane étanche qui s'étend sur 96.600 m.

En compensation des parcelles expropriées dans le domaine forestier, les responsables du chantier prévoient, à la fin des travaux, une vaste opération de reboisement des talus des déblais.

Source : MAP

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