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Tourisme à Tanger : La destination retombe dans le marasme

Comment sortir le tourisme tangérois de sa léthargie ? Telle est la question qui taraude l’esprit des professionnels de la région de Tanger-Tétouan.

L’année 2004 semblait être l’année de la reprise, or la saison estivale a été plutôt décevante pour bon nombre des opérateurs. En octobre dernier, la ville a enregistré une baisse de près de 6% en matière de nuitées par rapport à la même période de 2003. Une baisse qui suit celle des mois de septembre et surtout d’août. Lors de ce dernier mois, d’habitude le plus actif, le tourisme tangérois a affiché un bien maigre résultat avec une chute des arrivées de près de 10%.

Les hôtels 2 et 5 étoiles ont été les plus touchés avec respectivement 62 et 23% de baisse. Le responsable de cette chute serait le marché national, premier pourvoyeur de visiteurs de la ville. Les nuitées des nationaux ont connu une chute de près de 12% passant de 85.000 à 74.500 visiteurs environ. Une différence conséquente qui n’a pas manqué de se faire ressentir. Selon des observateurs, le marché national est difficile à cerner et ce type d’évolutions dure à expliquer. Parmi les principales causes pointe chez les professionnels l’absence de formules d’hébergement adaptées aux goûts des Marocains. D’un autre côté, il y a lieu de noter qu’il aurait été difficile pour Tanger de faire mieux qu’en 2003. Déjà, en ce qui concerne les nationaux, Tanger avait réussi une spectaculaire avancée de près de 23% par rapport à 2002. Mais la performance actuelle est de 8% supérieure à celle de 2002. Certains estiment que cette saison n’est qu’un retour à la normale.

Pour le marché espagnol, la tendance est encore une fois à la hausse. Octobre a vu la part des Ibères augmenter de 5% en matière de nuitées, contrairement à celle des Français qui a plongé de 30%. Selon un professionnel, les deux marchés sont différents dans leur approche. Pour les Espagnols, une bonne partie des déplacements et l’accès se font par voie maritime à travers le détroit. Alors que pour les Français, les durées de séjour sont plus longues et les accès se font par voie aérienne.

L’autre pierre d’achoppement reste le manque de liaisons aériennes. La ville du détroit n’a pas encore eu droit à la mise en place de liaisons charters de la nouvellement créée compagnie charter de RAM. D’autre part, le nombre de liaisons régulières a fondu comme neige lors des dix dernières années et la possibilité d’ouvrir de nouvelles lignes n’est pas pour demain. Selon le ministère du Tourisme, la mise en place de nouvelles lignes aériennes est conditionnée par la présence d’une offre conséquente en matière de lits d’hôtels de standard international. Actuellement, la capacité commercialisable n’est que d’environ 2000 lits, selon les estimations du ministère du Tourisme. Pour pouvoir prétendre à une augmentation du nombre de lignes, un minimum de 4000 lits doit être atteint. Or pour pouvoir investir, les hôteliers demandent l’ouverture de nouvelles lignes et c’est la quadrature du cercle. En somme, c’est l’histoire de l’oeuf et de la poule.

Source : L'Economiste

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