Maroc : 223 dirigeants d’entreprises prennent la parole sur les effets de la crise

Tout d’abord, la méthodologie. Trois types de questionnaires ont été transmis aux dirigeants d’entreprise selon leurs appartenances sectorielles : commerce, industrie, services. 69 entreprises industrielles, 53 entités commerciales et 101 sociétés de services ont participé à l’enquête. «Cette enquête doit être envisagée comme une enquête de tendance à caractère indicatif. Elle permet de dégager quelques grandes orientations sur la vision économique de chefs d’entreprise adhérents à la CFCIM», précise-t-on du côté de la Chambre consulaire.

Au terme du 1er semestre 2009, 59 % des entreprises sondées affichent une croissance de leur chiffre d’affaires. Cet indicateur économique est quasiment au même niveau qu’au 2ème semestre 2008 pour lequel 58 % des entreprises interrogées faisaient état d’une croissance… positive. «Si la crise persiste et continue à avoir un impact sur le chiffre d’affaire (CA), la situation n’a pas empiré au cours du 1er semestre 2009. Toutefois, cette légère embellie n’affecte pas de la même façon les 3 branches d’activité», indiquent les promoteurs de l’enquête.

Ainsi, et selon les résultats de l’enquête, les services continuent de bien résister à la crise économique. Si 29 % des sondés ont connu une baisse de leur CA, 24 % ont enregistré une hausse de + 10 % du CA au 1er semestre 2009 par rapport au semestre précédent. En revanche, le secteur industriel demeure, comme en 2008, la branche d’activités la plus touchée. 48 % des entreprises sondées ont enregistré une baisse de leur CA durant le 1er semestre 2009, 20 % font état d’une diminution de leur CA de – 10 %. Quant aux sociétés de commerce, 41 % ont vu leur CA décliner au cours du 1er trimestre 2009.

Pour ce qui est du carnet de commande. 54 % des entreprises interrogées ont connu une croissance de leur carnet de commande lors du 2ème semestre 2008 et elles ne sont plus que 39 % au terme du 1er semestre 2009. Cette baisse concerne davantage les secteurs de l’industrie (- 42 %), du commerce (- 32 %) et dans une moindre mesure les services (- 26 %).

Sur le terrain de l’investissement, la part du CA dédié (hors renouvellement du matériel) s’est davantage contractée. Les entreprises qui consacre seulement moins de 2 % de leur CA à l’investissement sont passées de 40 % (2ème semestre 2008) à 49 % (1er semestre 2009). Seules 11 % du panel ont investi plus de 10 % de leur CA contre 14 % au semestre précédent. Les prévisions pour le second semestre 2009 ne sont guère plus optimistes.

Au niveau de l’emploi, les résultats semestriels poursuivent leurs ralentissements. Alors qu’au 1er et 2ème semestre 2008, respectivement 50 % et 45 % des sondés avaient augmentés leurs effectifs permanents, ils ne sont plus que 33 %. Contrairement aux branches «Industrie et services», le commerce n’a enregistré qu’une faible baisse d’emplois, de l’ordre de 5 %.

Quant au climat des affaires, le sentiment «dominant» est la prudence. Un climat de morosité ambiant avec 26 % des dirigeants interrogés qui estiment que «le climat des affaires au 1er semestre 2009 a été moyennement favorable» et 35 % déclarent «qu’il était dans l’ensemble mauvais». Ils sont 42 % à entrevoir une amélioration du climat général des affaires contre 36 % au semestre précédent. Cependant, ils craignent que les effets de la crise continuent à peser sur les activités des entreprises.

Rachid Hallaouy
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