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Maroc : Crise ou sortie de crise…économique ?

Difficile d’y voir clair sur l’impact de la crise économique internationale sur l’environnement économique au Maroc. En effet, il semblerait qu’un mot d’ordre soit «passé», de gré à gré, pour que les faiseurs d’opinion adoptent la positive attitude. A savoir, «la crise au Maroc, connais pas».

Une stratégie, initiée au plus haut sommet de l’Etat, qui a pour objectif majeur de rassurer. Rassurer les entrepreneurs, les investisseurs nationaux et étrangers, mais également le souci de préserver l’image d’un Maroc en mouvement et d’une économie dynamique.

Pour Mohamed Hourani, fraîchement élu à la tête de l’institution patronale, CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), «le Maroc est touché par la crise de confiance et non par la crise économique mondiale. Les entreprises performantes ne sont pas touchées par la crise. Bien au contraire, la crise est synonyme d’opportunités», indique le patron des patrons. Un propos qui semble parfaitement cadrer avec la ligne dite officielle.

Cependant, sur quoi repose la lecture du représentant de tous les entrepreneurs et dirigeants d’entreprise (grandes entreprises, PME / PMI, TPE) du pays ? Sa position découle-t-elle d’une démarche scientifique ? Quel est le moral (réel) des partons ? Existent-ils des statistiques sur le nombre de sociétés en souffrance à cause de la crise économique mondiale ? A-t-on des chiffres fiables sur le volume d’emplois détruits depuis le déclenchement de la crise ? Combien de projets de création d’entreprise à forte employabilité (secteur industriel par exemple) ont été déposés, durant le 1er semestre 2009 ?

Et que dire (et penser) du ralentissement général de l’activité économique qui touchent pratiquement tous les secteurs d’activités. De la consommation de produits de première nécessité, en passant par l’automobile ou encore l’immobilier. Et les établissements de crédits à la consommation ne sont pas épargnés avec une contraction de l’octroi des crédits qui fait suite à une augmentation des impayés, poussant les sociétés de crédits à la consommation à être plus sélectives en matière d’éligibilité au crédit. Cela affecte, particulièrement, les populations à faible revenu, qui se voient ainsi écarter du circuit du crédit à la consommation.

Comment expliquer le passage d’indicateurs économiques du vert au…rouge comme le transfert des MRE (- 20 % en moyenne), de revenus touristiques (- 11 % officiellement, il est fort à parier que la taux soit plus élevé), du phosphate (on parle de – 40 %), du trafic portuaire (- 20 %)…et leurs conséquences directes sur la couverture en devise du pays qui se situe aujourd’hui autour de 190 milliards de dirhams, soit 4 mois de réserve.

D’où la décision prise par le Maroc de recourir au marché international de capitaux. Une source bien informée précise que le Maroc aurait déjà commencer à solliciter des bailleurs de fonds internationaux, tels que la Banque Africaine de Développement (BAD) , la Banque Islamique de Développement (BID) ou le Fonds Monétaire International (FMI).

Certains observateurs (très) avertis vont jusqu’à évoquer (et craindre) le spectre de l’ajustement structurel qu’a connu le Maroc, au début des années 1980, si le pays n’arrive pas à maîtriser les fondamentaux macroéconomiques. Abdelatif Jouhari, Gouverneur de la Banque du Maroc, en tête.

Alors crise ou…sortie de crise ?

Rachid Hallaouy
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