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Maroc : Une rentrée scolaire difficile pour des familles franco-marocaine

Quel est le sentiment général qui se dégage de la rentrée scolaire 2009 ? Si pour la plupart des familles marocaines modestes ont eu les difficultés à boucler le budget rentrée scolaire/Ramadan, une autre catégorie de personnes dites de la classe moyenne ont eu du mal face à l’augmentation des frais de scolarité de la mission française au Maroc. Pour prendre le pouls et la température ambiante, nous sommes allés à la rencontre d’associations de parents d’élèves comme l’UCPE (Union des conseils des parents d’élèves). Une organisation sociale basée à Casablanca et déterminée à se faire entendre auprès des institutions en charge de l’enseignement français à l’étranger.

«Cette rentrée scolaire est marquée par une croissance inquiétante de familles qui éprouvent les pires difficultés à faire face aux frais liés à la scolarités de leurs enfants. Cela va des frais de la première inscription à un établissement, aux fournitures scolaires sans oublier les frais périscolaires comme le transport ou les frais de restauration (cantine). La situation est vraiment alarmante», indique-t-on au sein du bureau de l’UCPE.

L’exécutif de l’UCPE précise que l’enveloppe destinée à soutenir les ménages en difficultés est largement en deçà des besoins réels. «A ce jour, et selon nos statistiques, on peut dire que plus de 50 % des familles n’arrivent pas à assumer la somme de frais liés à la rentrée scolaire. Aujourd’hui, on essaie de parer au plus urgent en créant des réseaux de solidarité pour collecter des fonds qui permettront à des enfants de vivre une rentrée scolaire normale. Nous avons 10 dossiers très urgents sous le coude. Des appels aux dons ont été lancés», annonce l’UCPE.

Toujours selon l’UCPE, la sociologie des populations fréquentant les «missions françaises» a fortement évolué ces dernières années avec de plus en plus de binationaux dont les revenus sont relativement modestes.

Il semblerait que le temps des ménages à fort pouvoir d’achat avec la casquette «d’expat’», bien vissée sur la tête, soit quelque peu révolu. «C’est clair. Et nous le ressentons encore plus lors de cette rentrée scolaire. D’après nos informations, les multinationales françaises installées au Maroc font de moins en moins appel à des profils de cadres hexagonaux dans le cadre de missions à l’étranger et elles privilégieraient les contrats locaux», indique une source à l’UCPE.

Devant cet état de fait, l’UCPE et d’autres organisations de parents d’élèves ont décidé d’interpeller le Quai d’Orsay à Paris – tuteur de l’Agence pour l’Enseignement des Français à l’Etranger (AEFE) – afin de les sensibiliser à la problématique et de tenter de trouver une issue favorable. «Un appel à l’institutionnalisation d’un fond de solidarité nous semble la solution la plus adaptée», avancent des membres de l’UCPE.

Des femmes et des hommes, parents d’élèves, déterminés à se faire entendre, appellent à des rassemblements populaires devant les administrations françaises (Ambassade, consulats) installées sur l’ensemble du Maroc pour dénoncer l’augmentation des frais de scolarité (+ 12 % cette année) et la situation alarmante de certaines familles. Le grand rendez-vous a été fixé au mercredi 16 septembre 2009.

Rachid Hallaouy
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