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Que faut-il lire du départ de Portugal Telecom et de Telefonica du capital de Méditel? S’il est vrai que les deux actionnaires avaient manifesté leur intérêt de quitter le 2ème opérateur télécom du Maroc depuis plusieurs mois, il n’en reste pas moins que le contexte de leur départ laisse quelque peu interrogatif. Doit-on être interpellé (voir inquiet) par le départ d’opérateurs étrangers du Maroc et de son impact sur l’attractivité économique du pays à l'international ?
Tout d’abord, il est à noter que peu de candidats au rachat des parts de Portugal Telecom et Telefonica se sont fait connaître depuis l’annonce exprimée par les actionnaires ibériques ces derniers mois. Pour quelles raisons? Effets de la crise et impacts sur les trésoreries? Spécificité de l’environnement avec une situation monopolistique d’un opérateur historique à savoir Maroc Telecom? Difficultés liées au mode de gouvernance? Trop faible rentabilité (500 millions de dh de bénéfice par an)?
Autant de…raisons possibles et de motivations probables qui ont conduit Portugal Telecom et Telefonica à céder leurs participations à des opérateurs économiques nationaux. Plus particulièrement des financiers (FinanceCom, RMA Watanya et Fipar Holding) qui auront la (lourde) charge d’être aux commandes du deuxième opérateur télécom du pays.
Selon une source bien informée, la nouvelle configuration n’est pas viable. «Des financiers ne sont pas en capacité de diriger une entreprise de télécom. Méditel se doit d’être adossé à un opérateur qui maîtrise totalement les produits technologiques. Comme Vivendi pour Maroc Telecom. Une sorte de locomotive à idées et à produits technologiques. Le financier, lui, gère le domaine purement financier. Pas autre chose. Ce n’est pas son métier», dit-il.
Qu’en est-il du devenir de l’architecture technologique de Méditel avec le départ de Portugal Telecom et Telefonica, deux spécialistes reconnus en matière de mise en place d’infrastructures et de produits technologiques ?
Depuis hier (mardi 1er septembre 2009) –et l’annonce officielle du départ de Portugal Telecom et Telefonica du capital de Méditel – de nombreuses rumeurs circulent sur l’avenir de Méditel et sur l’identité d’un nouvel actionnaire, maîtrisant la technologie des télécoms. Il semblerait que l’opérateur British Telecom - qui a ouvert un bureau à Casablanca avec une gamme de produits technologiques destinés aux trois opérateurs télécoms nationaux - ait été sollicité sans pour autant avoir donné suite à l’invitation.
Pour l’heure, peu de visibilité à l’horizon. Si ce n’est que le départ de Portugal Telecom et Telefonica modifie quelque peu le paysage des télécoms au Maroc avec l’Etat qui devient omniprésent dans le secteur (participation dans Maroc Telecom à hauteur de 30 % et dans Méditel par le biais de la CDG).
Pour ce qui est de Wana, 3ème opérateur privé de télécoms du pays, les interrogations pleuvent sur l’entêtement de certains décideurs économiques à penser (et à espérer) que la filiale télécom de l’ONA pourrait, un jour, être rentable.
Rachid Hallaouy
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