RAM : Les pilotes persistent et signent une nouvelle grève du 12 au 14 août

Cette nouvelle grève vise à protester contre « le non aboutissement » des pourparlers engagés entre les pilotes de ligne de la RAM et leur direction. Pour rappel la revendication principale de l’AMPL est « l'arrêt du recrutement de commandants de bord étrangers » et « la marocanisation de la fonction de commandant de bord au sein du groupe RAM ».

Ce n’est pas le premier bras de fer entre pilotes et dirigeants de la RAM. En effet, deux autres « cessations de travail » ont déjà été menées par l’AMPL (entre les 17 et 19 juillet et du 22 au 25 du même mois). Pour en éviter une troisième, plusieurs réunions ont été convoquées d’urgence, le mardi 4 août (après celle du 24 juillet, juste après la seconde grève de la RAM), par la direction de la compagnie pour établir le dialogue.

Dialogue il y a eu en effet, mais aucune solution de trouvée. Les deux parties étaient restées campées sur leurs positions. Dès le lendemain, le 5 juillet plus précisément, l’AMPL publie un communiqué dans lequel il déclare que « la direction RAM a opté pour l’inconstance dans les propositions et le revirement des positions ». Avant de poursuivre que, « chaque nouvelle réunion est prétexte à avancer de nouveaux arguments pour dénoncer les accords passés et se soustraire aux engagements pris. Le management est dans une logique de conflit et non d’apaisement ». Le problème reste entier, et les revendications des pilotes le sont aussi. L’AMPL dénonce le manque de volonté des dirigeants de la RAM à la recherche d’une solution pour apaiser le climat social au sein de la compagnie. Le communiqué poursuit avec un rappel des revendications des pilotes qui portent sur divers point comme « le harcèlement, les sanctions abusives et le déni des acquis sociaux des pilotes », « la dilapidation des ressources de la Compagnie nationale par la continuité d’un affrètement massif d’avions pour le groupe RAM même en période de non-grève » et, surtout, sur « la dé-marocanisation des postes de commandants de bord ».

Auprès des dirigeants, la version des faits est toute autre. Ces derniers pointent du doigt les représentants de l’AMPL en leur reprochant le côté radical de leur moyen de revendications et leur manque de coopération. C’est ce qui ressort en tout cas d’un entretien accordé à la MAP, le 7 août, par Driss Benhima, le PDG de la RAM. Ce dernier avait en effet déclaré que « Le conflit que nous vivons aujourd'hui s'arrêtera dès que les pilotes auront compris que la grève n'est plus un instrument de dialogue social, qu'ils n'ont plus la possibilité de paralyser la RAM et qu'il faut absolument qu'ils fassent des efforts pour arriver à construire un dialogue constructif ». Benhima poursuit en se disant « étonné par le comportement des représentants des pilotes » qui, d’après lui, ont tendance à rejeter toutes les propositions de la direction. Le PDG n’a également pas manqué d’insister sur le fait que « les pilotes n'arrivent pas à faire confiance à leur direction » et que leurs revendications – économiquement impossible à satisfaire – ne sont que « le masque d'exigences inavouables ». Pour la direction de la compagnie, la main est donc tendue…mais aucune autre ne veut la serrer, du côté des pilotes.

Devant un tel bras de fer où chacun cherche à dominer l’autre, les usagers de la RAM restent les principales victimes. Des dommages collatéraux auxquels ils ne peuvent pas échapper, étant donné le flux important de voyageurs qui débarquent chaque jour dans les aéroports marocains en cette période estivale. Trouver une solution s’impose alors pour la direction de la RAM et ses pilotes, afin de mettre un terme la répétition de ces grèves. Pour l’instant, la tension continue de prendre de l’altitude entre les deux parties.

Safall Fall
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