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Transport : Nador bientôt desservie par le train

Sur le chantier de la ligne ferroviaire Taourirt-Nador, tant attendue par les habitants du Grand Nador, les ouvriers sont, de jour comme de nuit, à pied d'œuvre. Les travaux battent leur plein car l'entrée en service de cet axe, stratégique à bien des égards, n'est qu'une question de temps.

Prévue initialement en 2008, la mise en service de cette connexion ferroviaire de 117 km est programmée pour l'été prochain, après avoir été reportée à maintes reprises, en raison notamment des difficultés liées aux récentes intempéries qu'a connues la région.

Excepté un tronçon de trois kilomètres à l'intérieur de la ville de Nador, l'opération de pose de la voie ferrée reliant Taourirt à la deuxième porte de la Méditerranée est quasiment achevée et l'heure est aux dernières retouches, a-t-on constaté sur place.

Les ouvriers s'activent actuellement à préparer cette galerie qui sera bien prête, au plus tard, le mois d'avril prochain, selon un responsable de chantier.

Quant au travaux de réalisation des huit gares prévues dans le cadre de ce projet colossal, les travaux vont bon train aussi: les bâtiments devant abriter les gares de cette nouvelle ligne, dont la gare souterraine de Nador, sont en cours d'achèvement. Elles sont conçues selon une architecture patrimoniale spéciale avec des commodités à même de satisfaire les exigences des futurs passagers de la ligne.

Parmi les huit gares prévues dans le cadre de ce projet -deux à Béni Ensar et les autres à Zegangan, Selouane, Hassi Berkane, Ouled Rahou et Melga El Ouidane- la gare souterraine de Nador constituera, de par son architecture qui allie tradition et modernité, un joyaux d'art érigé majestueusement à quelque mètres de la superbe lagune de Mar Chica.

Cette ligne ferroviaire, inscrite dans le cadre du programme de désenclavement de Nador, constitue le prolongement d'un processus de développement dont la région fait l'objet depuis quelques années.

Les Nadoris ne cachent pas leur satisfaction de voir ce chantier prendre forme. Nombreux ceux qui se disent «impatients» de prendre le premier train et faire partie des premiers passagers qui embarqueront à la gare de Nador : Un souvenir qu'on veut garder dans les annales personnelles des voyages inoubliables.

«Il s'agit d'un rêve qui se réalise», se réjouit Adil M., un étudiant nadori qui affirme avoir suivi avec grand intérêt la concrétisation de ce projet qui «va susciter sans doute chez les Nadoris l'envie d'aller à la découverte de leur pays en leur donnant plus de goût pour le voyage».

«Le train est un moyen de transport des plus confortables surtout s'il s'agit des longues distances», dit-il.

Pour Houcine N., cadre, «le train est le moyen de transport préféré des professionnels qui se déplacent fréquemment entre Nador, Rabat et Casablanca».

«Programmer des cabines couchettes sera le plus qui fera la différence», dit ce jeune cadre, avant d'expliquer que «beaucoup de personnes choisiront cette option, la durée d'une courte mission oblige, pour arriver à temps, de bonne humeur et ayant bonne mine».

Par ailleurs, les retombées de ce projet porteur sur la ville de Nador en particulier et la région de l'Oriental en général ne sont pas à démontrer.

Pour Mohamed Aoussar, journaliste et directeur du site d'information «Arrifinu», la ligne ferroviaire Taourirt-Nador ne sera que «bénéfique» pour la région en ce sens qu'elle «renforcera la connexion entre Nador et les autres villes du Royaume et partant faciliter les échanges commerciaux inter-régions».

«Il s'agit d'une plate-forme qui va contribuer au renforcement du rôle de la ville en tant que locomotive de l'économie régionale mais aussi nationale», dit-il, soulignant l'apport considérable de cette nouvelle ligne pour le transport marchandises, particulièrement les produits miniers (réduction des délais et du coût de transport).

Le trafic attendu à la mise en service de la ligne ferroviaire Taourirt-Nador serait de 500.000 passagers par an à raison de dix trains aller/retour par jour et de 1,5 million de tonnes de marchandises.

En effet, avec sa population de près de deux millions d'habitants, dont 87% se trouvent concentrés au Nord entre Nador, Oujda et Taourirt, ses richesses minières qui ont atteint 33 pc de la production minière nationale hors phosphate, en l'an 2000 avec un volume de marchandises d'environ 1,5 million de tonnes qui transitent annuellement par le port de Nador, l'Oriental constitue une région potentiellement captive pour le transport ferroviaire.

Pour l'Office national des chemins de fer, la connexion du port de Nador au réseau ferroviaire national a pour objectif de contribuer à la valorisation de la région de l'Oriental, au développement de l'exploitation des produits miniers et agricoles de cette région et à desservir la Société nationale de sidérurgie (Sonasid).

Source: MAP

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