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Développement régional : Les MRE comme acteur principal

Les stratégies de développement régional doivent nécessairement intégrer les MRE comme acteur principal dans la dynamique économique locale, compte tenu du fort attachement indéfectible de cette communauté à leurs régions d'origine, ont convenu, mercredi à Tanger, plusieurs intervenants au 3ème Forum national sur la migration et le développement régional.

La forte présence de la Communauté marocaine établie à l'étranger dans l'économie locale est un fait avéré et il s'agit pour les intervenants locaux de repenser les stratégies de développement régionale pour offrir à cette communauté les moyens d'accueil et d'accompagnement pour un investissement optimisé dans les secteurs porteurs de chaque région.

Tanger-Tétouan, qui venait en tête des régions d'émigration vers l'Europe, est en passe de devenir, grâce à sa son extraordinaire mutation et sa forte dynamique économique, la région la plus attractive pour les investissements des Marocains établis à l'étranger, a souligné Omar Azziman, président délégué de la Fondation Hassan II pour les MRE.

Toutes les études réalisées par la Fondation soulignent l'importance de la relation migration-région d'origine et montrent clairement que les filières de migration se développent au niveau de la région, que les transferts financiers reviennent à la région d'origine et que 90 % des migrants qui investissent au Maroc le font dans leur région d'origine, a-t-il fait remarquer.

Une telle rencontre sur le sujet d'actualité qu'est «La migration et le développement» a pour ambition de sensibiliser sur la nécessité d'associer les migrants au devenir de leur pays et de les mettre au fait de toutes les opportunités que leur offre leur région, a-t-il dit.

Un tel débat régional a également pour objectif d'inviter les autorités locales à prendre l'exacte mesure de l'immense potentiel que représentent les migrants pour le développement de la région et d'œuvrer pour leur ouvrir de grandes portes pour la participation à l'effort de construction et de modernisation, a-t-il affirmé.

Vu que l'énorme potentiel de la relation migrant-région d'origine n'est pas encore pleinement mis à contribution au service du développement local dans certaines régions, le forum intervient comme un espace de débat et de réflexion entre les différentes parties concernées en vue de mettre le doigt sur les éventuels dysfonctionnements et d'identifier les meilleurs moyens à même de donner une nouvelle impulsion à la contribution des migrants au développement de leur région d'origine, a-t-il relevé.

Pour sa part, Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, a rappelé l'approche de son ministère pour appréhender la question de la migration et du développement du pays d'origine.

En tenant compte des mutations profondes qu'a connue la communauté marocaine à l'étranger, plusieurs priorités en termes d'action s'imposent, telles que l'élaboration d'une politique nationale pour la promotion du rôle de la migration dans le développement économique et social du pays et l'encouragement des émigrés marocains à investir dans les secteurs productifs inducteurs de développement durable, a-t-il expliqué.

Et de poursuivre que cela nécessite la mise à niveau des mécanismes de financement de l'investissement, la recherche de nouveaux outils d'incitation et l'instauration d'un partenariat effectif avec les principaux acteurs au niveau régional et local.

Driss El-Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, a évoqué, de son côté, l'importance de prendre en compte plusieurs variables dans toute approche de communication visant la communauté marocaine établie à l'étranger.

En raison de plusieurs facteurs ayant caractérisé les flux migratoires vers les pays d'accueil, la communauté marocaine à l'étranger est d'une grande diversité compte tenu des profils, des générations et des régions d'origine, a-t-il ajouté.

Une telle diversité représente autant d'attentes différentes de la part de cette communauté qui a cependant en commun la volonté de garder les liens avec le pays d'origine et de prendre part à sa dynamique économique, en investissant leur savoir faire et leurs économies acquises durant de longues années de labeur, a-t-il dit.

Désormais, il importe de mettre à niveau les politiques de développement régionales en intégrant pleinement les MRE et déployer tous les moyens pour encourager leur implication dans l'économie locale, a-t-il estimé.

Le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Maroc, Mourad Wahba, a tenu à souligner l'approche novatrice du Maroc en matière de sa politique envers la migration.

Le développement par la migration, ou la migration circulaire, retient l'attention dans cette politique qui met à contribution l'une des spécificités marquantes des migrants marocains, connus par leur fort attachement à leur régions d'origine, a-t-il noté.

Le programme d'aide au développement Art-Gold Maroc, soucieux de la coopération décentralisée Nord-Sud, s'oriente aussi vers ce choix de mettre à contribution la migration au service du développement du pays d'origine, a-t-il dit.

Il s'agit de mettre sur pied des plates-formes régionales de partenariat au service de la coopération décentralisée Nord-Sud, avec une importante implication des migrants, a expliqué M. Wahba.

Organisé par la Fondation Hassan II en collaboration avec le PNUD, le 3e Forum national sur la migration et le développement a pour objectif de promouvoir le potentiel économique de la région auprès des MRE et de les aider à mieux choisir les projets d'investissement, de façon à mieux utiliser leur savoir faire et leurs ressources financières.

La première journée de cette rencontre a été consacrée à la présentation du potentiel de la région en chiffres, ses grands projets structurants, les projections de développement à court et à moyen terme, ainsi que ses secteurs porteurs pour la création des PME, notamment les services et le tourisme.

Pour mieux illustrer cette démarche, des porteurs de projets venus de différents pays d'accueil ont été invités à apporter leur témoignage sur leurs investissements au Maroc.

Ont, également, assisté à ce Forum trois délégations d'hommes d'affaires marocains venus d'Espagne, de Belgique et des Pays-Bas.

Source: MAP

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