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Les effets de la crise financière internationale sur l’économie marocaine

Alors que la crise financière menace de récession les économies les plus développées de la planète, il semblerait que l’économie marocaine soit épargnée par «le 11 septembre de la finance», selon les termes employées par la présidente du Medef (organisation patronale française) pour qualifier l’effondrement des marchés financiers.

L’occasion de signaler au passage l’absence et le silence assourdissant de son homologue Moulay Hafid Alami, président de la CGEM (Confédération patronale des entreprises du Maroc). Celui qui devait incarner le changement et le renouveau du patronat semble connaître des difficultés à l’allumage. A moins que «le patrons des patrons» masque parfaitement son jeu et son acharnement à faire entendre la voix des chefs d’entreprises.

Pour ce qui est de l’ambiance économique au Royaume, rien d’alarmant «tout va bien, hamdoulah», entend-on ici et là. On vous dit que des matières comme le ciment, par exemple, sont devenues une « denrée» tellement rare que tout un secteur d’activité (l’immobilier) se retrouve plombé dans le développement du marché.

«Pourquoi souhaite-t-on à tout prix que le Maroc connaisse une crise. Un subprime made in Maroc. C’est totalement absurde et stupide. L’économie du pays se porte à merveille. Notre cycle de croissance est encourageant avec environ 6% de croissance prévu pour 2009. Notre économie n’est pas impactée par les crises traversées par des pays comme les USA où la France», déclare un haut responsable, proche des milieux financiers. Autrement dit, des groupes de pression qui ont intérêt à véhiculer le message : «tout va bien».

Comme si au Maroc, on se voilait la face. Qui dicte la ligne de conduite des économies ? Favorise les cycles de croissance et décroissance ? Permet de «tester» les modèles économiques ? Fragilise ou renforce les régimes politiques au pouvoir ?

Les marchés financiers constituent un outil de référence pour les hommes de pouvoir ou en quête de pouvoir. La proximité des leaders politiques avec les magnats de la finance est une réalité qui illustre ô combien la consolidation du duo d’excellence composer du pouvoir politique et du pouvoir financier.

Croire un instant que le divorce pourrait être consommer entre les mariés reviendrait à penser que les donneurs d’ordre –garants de l’ordre établi- s’apprêteraient à remodeler la carte économique mondiale. A remettre en cause tout un système.

Un système qui leur a donné vie (politique) et légitimité (populaire). De fait, les discours populistes proclamés par, entre autres, Nicolas Sarkozy, et qui viseraient à sanctionner les «responsables» du naufrage financier et de supprimer les parachutes dorés prennent une tonalité bien différente.

Pour revenir au Maroc et à la santé de son économie. RAS. Il semblerait que les positions et les discours «positifs» auraient pour finalité de tirer profit de la crise mondiale afin d’attirer, non pas des capitaux, mais des activités délocalisées. Comme si les économies «low cost» avaient le vent en poupe au point de ne pas souffrir de la nouvelle donne.

Comme si Nicolas Sarkozy pouvait prendre le risque (politique) de cautionner des délocalisations en pleine déconfiture économique et avec un taux de chômage revigoré. Le «texto» adressé par le 1er ministre espagnol, José Luis Zapatero, et la fermeture des frontières aux travailleurs agricoles marocains ne semblent pas avoir été…décryptés.

Mais il est (toujours) permis de rêver.

Rachid Hallaouy
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