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Chômage: les chiffres marocains toujours en baisse

Les recettes marocaines pour lutter contre le chômage fonctionnent. Pour preuve, le taux de chômage n’a pas cessé de baisser depuis 1999. C’est une idée sur laquelle Jamal Rhmani, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, n’a pas cessé d’insister lors du point de presse organisé le lundi 23 mai à Casablanca.

En neuf ans, le taux de chômage est passé de 13,9 à 9,8 à fin 2007 descendant pour la première fois sous la barre des 10%. Au terme du premier trimestre 2008, il était de 9,6%. Cette baisse tendancielle a permis d’arracher, annuellement, 43.000 Marocains à l’inaction. C’est la ville qui a le plus bénéficié de cette embellie. Le taux de chômage y a baissé de 6,6 points passant de 22% en 1999 à 15,4% en 2007. Un chiffre qui reste néanmoins très élevé.

Dans la campagne, ce taux est divisé par presque 5. Il est, à fin 2007, de 3,8%, gagnant 1,6 point de pourcentage par rapport à l’année 1999. Pour cette année-là, le taux de chômage rural s’élevait à 5,4%. Les chiffres qui appuient l’idée d’une amélioration tendancielle de l’emploi ne manquent pas. L’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur a progressé de 4,6% sur la période 1999-2007. Celle des diplômés de niveau moyen s’est appréciée de 3,8%. Quant à l’emploi des chômeurs non diplômés, il s’est accru de seulement 0,7%. La typographie des emplois, permet de constater que 70% des recrutements sont effectués dans les rangs des diplômés. L’insertion des non diplômés devient ainsi de plus en plus difficile dans le Maroc d’aujourd’hui. En somme, l’économie marocaine a créé 151.000 emplois en moyenne entre 1999 et 2007, avec un pic en 2006. Cette année-là, les créations d’emploi ont atteint 300.000 postes. Mais, «cela reste insuffisant», affirme Rhmani. Certes, le département Rhmani ne peut être directement responsabilisé sur la création des emplois, puisque c’est la mission de l’économie en général. Il est en revanche tenu de faire respecter la législation du travail au niveau des entreprises, imaginer des solutions qui donnent de la flexibilité (légale) aux entreprises et à la création d’emploi est aussi un aspect de sa mission. Dans ce sens, la rencontre d’hier était l’occasion de faire le bilan de l’Initiative Emploi. Idmaj (insertion) cartonne. Ce programme en est à 90% de ses objectifs sept mois avant fin 2008, sa première échéance. Idmaj permettra l’insertion de 110.000 jeunes dépassant de 5.000 l’objectif fixé. Ce sont les services et l’industrie qui ont le plus recours à ce dispositif. Leur part commune dans le total des recrutements s’élève à 78%. Le BTP, l’hôtellerie, l’agriculture et l’éducation se partagent à parts quasi égales le reste.

Dans le cadre du programme Idmaj, la carotte qu’avait offerte l’Etat aux entreprises était l’exonération des charges sociales contre la possibilité de former les jeunes stagiaires au sein de l’entreprise.
A la fin de la première étape, quelques ajustements s’imposent. Cela porte notamment sur l’imagination d’un système de couverture sociale spécialement conçu pour les bénéficiaires de ce programme. «Il faut aussi faire le point sur les stages transformés en emplois conventionnels», précise le ministre. C’était probablement pour rappeler que l’objectif de l’Etat est la favorisation des emplois durables, pas les missions «kleenex».

Moukawalati réajusté
Moukawalati, le produit phare de l’Initiative Emploi, subit quant à lui un repositionnement permanent. L’objectif des 30.000 entreprises créées à fin 2008 est aujourd’hui un vieux rêve. On se contente d’afficher un chiffre trente fois plus modeste: 1.044 projets sont financés à date d’aujourd’hui. C’est peut-être aussi plus raisonnable. Taehil, troisième programme de la panoplie Initiative Emploi, en est encore à ses balbutiements, mais le potentiel est significatif d’après les chiffres du département de l’Emploi. Au total, ce sont 23.000 opportunités de formation identifiées.
Les entreprises peuvent faire appel à ce dispositif pour répondre à des besoins ponctuels et précis dans des délais plus courts que la formation classique. C’est le cas notamment des métiers de l’offshoring.

Nabil Taoufik
Source: L'Economiste

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